L'Algérie n'a jamais vécu de guerre civile mais une guerre contre les civils. La violence islamiste, qui s'est transformée en terrorisme après la dissolution du FIS, a mis le pays à feu et à sang. Malgré la main tendue de l'Etat à travers la loi sur la rahma, la concorde civile, puis la réconciliation nationale, le terrorisme islamiste continue de semer la mort. Jusqu'à quand ? Hier, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a, encore une fois, remis les pendules à l'heure en écartant toute idée de “guerre civile” dont certains milieux et médias français continuent d'évoquer, notamment avec la dégradation de la situation sécuritaire après le double attentat suicide de Hydra et Ben Aknoun. La recrudescence des attentats en Algérie, dont ceux commis à Alger mardi, ne risque pas de mettre le pays en “situation de guerre civile”, a-t-il déclaré, hier, en réponse à une question posée par la radio française Europe 1. “La situation aujourd'hui, c'est que le peuple algérien est complètement uni contre le terrorisme”, a-t-il ajouté en répondant à une question sur le risque d'un retour à la guerre civile dans son pays. “Cela ne peut pas être une situation de guerre civile”, a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie algérienne a également dénoncé les “manipulateurs qui utilisent à la fois des idées fausses mais aussi de la drogue” pour recruter des kamikazes. Interrogé sur le risque d'extension des attentats au Maghreb, Mourad Medelci a répondu : “C'est tout le monde qui est visé, aujourd'hui ou demain.” “C'est un mal que nous sommes en mesure d'éradiquer, mais nous ne pouvons pas le faire séparément”, a-t-il souligné. Si le ministre des Affaires étrangères n'a pas eu le temps nécessaire pour mettre les points sur les i, sur une conception, qui ressemble fort bien à celle du “qui-tue-qui ?”, il n'en reste pas moins que les questions de radio Europe 1 sur l'Algérie ne sont pas dénuées d'arrière-pensées sur une vision anté-2001 où le terrorisme était tout simplement qualifié de groupe d'opposition armé. A. A.