Le trafic de carburants fait florès à nos frontières. Poreuses, est le terme qui sied le plus pour qualifier nos frontières. Si on se réfère au seul aspect relatif à l'énorme quantité de carburant saisie en un seul mois à travers les frontières, il y a lieu de s'inquiéter de l'ampleur de ce fléau. Une quantité de 64.885 litres de carburant, entendre essence et gasoil, est saisie chaque mois par les gardes-frontières et les différentes brigades de la Gendarmerie nationale selon le communiqué de cette dernière. Cette quantité représente en moyenne une somme de 13.301.425,5 DA. Autant dire une perte sèche pour l'économie nationale laquelle, à ce rythme, devra se chiffrer à plus de 160 millions de dinars par an. En fait, cela dénote, on ne peut plus, une véritable atteinte à l'économie nationale. Sachant toutefois que la quantité non saisie est d'autant plus importante que cette filière a des beaux jours devant elle selon quelques observateurs avertis. Dans ce contexte, les frontières ouest se taillent la part du lion dans cette saignée de l'économie nationale. Selon les statistiques rendues publiques par le commandement de la Gendarmerie nationale, entre les 11 et 12 du mois en cours, les gardes-frontières de Boukanoun, Magoura, El Bouhi, Sidi Boudjenan, El Djorf et Abdellah (Tlemcen) ont récupéré pas moins de 12.668 litres de carburant. Toujours au niveau des points de passage sus-cités, soit les 3 et 4 mai derniers, 6390 litres de carburant abandonnés par des contrebandiers ont été récupérés par les gardes-frontières. Alors que le 13 avril, 7 jerrycans de 30 litres d'essence chacun ont été récupérés par les gendarmes de la compagnie territoriale de Aïn Témouchent. Le même jour, les gardes-frontières de Tlemcen ont récupéré 6060 litres de carburant abandonnés par les contrebandiers. 1048 litres de mazout ont été récupérés le 25 avril dernier sur la bande entre Tébessa et El Tarf pour dire que la bande frontalière est n'est pas en reste, puisque les contrebandiers y trouvent leur compte en l'utilisant comme plaque tournante. A titre illustratif, les gardes-frontières de Bordj Boularès (El Tarf), El Ouenza, El Kouif, Aïn Zerga (Tébessa) et les gendarmes de la brigade territoriale d'El Houidjat (Tébessa) ont saisi 360 litres de carburant, 1635 autres litres ont été saisis à la mi-avril à Aïn Zerga et El Khenig (Tébessa). La bande frontalière sud est logée à la même enseigne puisqu'à travers le même document, on apprend que 600 litres d'essence destinés à la contrebande ont été saisis par la brigade territoriale de Reggane au début du mois en cours. Par ailleurs, les contrebandiers dont le lien avec la nébuleuse Al Qaîda est avéré continuent d'utiliser les larges bandes frontalières comme des passoires, nourris par un éventail très varié de marchandises fait de bêtes de somme, ovins et bovins en passant par la drogue et la cigarette jusqu'aux armes.