Après une courte accalmie d'un mois, le Royaume chérifien compte de nouveau ses morts. Ce n'est pas une première et c'est loin d'être à la dernière. Le Maroc est, une nouvelle fois, entré dans la spirale de la violence qui se solde par des bilans macabres. Onze personnes sont mortes et une quarantaine d'autres ont été blessées samedi à Rabat dans une bousculade survenue lors d'un concert du festival de musiques du monde «Mawazine», a annoncé dimanche la police. Après une courte accalmie d'un mois, le Royaume chérifien compte de nouveau ses morts. Cette mort absurde de Marocains est due à des problèmes internes. Les citoyens recourent à la violence pour des motifs insignifiants. A la fin d'avril de l'année en cours, au moins 20 personnes ont été tuées. Pas moins de 28 autres ont été blessées par balle, à l'arme blanche ou par flèches lors d'affrontements d'une rare violence pour du bétail entre commerçants et des éleveurs dans un marché. Des affrontements ont eu lieu en raison d'un différend concernant 170 boeufs volés par des malfaiteurs «coupeurs de route», appelés communément zaraguinas. Pour apaiser la tension qui monte, le gouvernement a chargé la ministre des Affaires sociales, Bernadette Sayo, de lancer à la radio un appel au calme, ce qui a été fait, mais la violence n'a pas reculé d'un iota. L'accident survenu samedi n'est qu'un autre indicateur du travail qui attend la police marocaine pour faire face à cette violence. Selon la source évoquée, l'incident s'est produit lorsqu'un grillage a cédé sous la pression des dizaines de milliers de spectateurs qui se ruaient à l'issue du concert sur l'une des principales sorties. «Cinq femmes, quatre hommes et deux enfants ont péri lors de cette bousculade», a-t-on précisé. Ouvert le 15 mai, le concert du festival Mawazine constituant l'un des principaux rendez-vous culturels de l'année au Maroc, «a regroupé jusqu'à samedi soir quelque 1700 artistes étrangers et marocains», a-t-on fait savoir. Cet incident, de par sa date, nous renvoie à celui de l'année dernière lorsque des jeunes à peine à la fleur de l'âge ont péri suite à des scènes d'une extrême violence, horribles en d'autres termes. Les Marocains reconnaissent être plus facilement irritables à l'approche et durant le mois de Ramadhan, car on les pointe d'un doigt accusateur. Certains ont tenté d'expliquer ces actes violents par les changements dans les habitudes quotidiennes comme si le mois de jeûne ne concernait que le Royaume chérifien. De cette violence dans son sens le plus large, celle touchant la vie conjugale se taille la part du lion. Elle représente 43,6%. Il est précisé que les autres formes de violence se répartissent entre celle institutionnelle (8,8%), la violence en dehors du mariage (6,8%), la violence sociétale (4,4%) et la violence familiale (4,2%). Le Maroc est devenu, au fil des années, un pays où sévit la violence, où la drogue constitue un gagne- pain pour nombre de citoyens...