Le Royaume chérifien a renoué lundi avec les attentats terroristes. Un jeune kamikaze s'est fait exploser avec une bonbonne à gaz dans la cité impériale de Meknès. Il visait un autocar de touristes. Heureusement pour ces derniers, personne n'a été touché. Ce qui n'est pas le cas du kamikaze qui a eu un bras arraché par la déflagration. Selon l'agence marocaine, MAP, le terroriste, un ingénieur, n'était pas connu comme extrémiste, selon les services sécuritaires marocains qui ajoutent que «c'est un cas isolé». Au-delà de l'acte lui-même, cet attentat remet sur table la menace terroriste pesant sur le Royaume chérifien. Selon un expert des mouvements islamistes, «c'est un développement très grave car, si comme le dit la police il s'agit d'un acte isolé commis par un individu non fiché, cela signifie qu'il y a aujourd'hui des jeunes imprégnés de la culture de la mort qu'il suffit de manipuler pour commettre de tels actes.» Ce n'est pas le premier acte terroriste que subit le Maroc. Au printemps dernier, Casablanca, capitale économique du Royaume, avait été le théâtre d'incidents le 11 mars, et les 10 et 14 avril quand six kamikazes s'étaient fait exploser et un septième avait été abattu par la police avant de pouvoir actionner sa ceinture d'explosifs. Et depuis, le Maroc a porté au maximum son niveau d'alerte au terrorisme invoquant une menace sérieuse. Des mesures intervenant après que Al Qaîda Maghreb eut prévenu que l'Afriqsue du Nord connaîtrait un «été chaud». Il faut également souligner que la politique sociale du Makhzen n'est pas faite pour arranger les choses. Récemment, Fouad Ali El Himma, alors ministre délégué de l'Intérieur, et qui a démissionné la semaine dernière, affirmait: «Il y a aujourd'hui un nouveau type de terrorisme ´´maroco-marocain´´» véhiculé par une nouvelle génération d'extrémistes utilisant des techniques développées». En effet, dans un enregistrement vidéo, des jeunes Marocains avaient affirmé qu'ils allaient s'attaquer au Maroc à travers des actes terroristes. Le passage à l'acte ne s'est pas fait attendre et beaucoup d'observateurs mettent cette menace sur le compte d'une vengeance par rapport aux peines de prison encourues par des islamistes interpellés, mais aussi à cause de l'implication active de Rabat dans la lutte contre le terrorisme. C'est le retour d'ascenseur.