«Ce genre de manifestations vise à rapprocher les jeunes Algériens, malgré l'éloignement et l'étendue de notre pays, et contribuer ainsi à la consécration de l'amour entre ses enfants», a fait savoir M.Mahiedine. La culture ne cesse de faire ses preuves en matière de rapprochement entre les hommes de différentes régions. Et durant toute l'année en cours, des échanges culturels interwilaya se tiennent, apportant depuis le début, les richesses, coutumes et traditions spécifiques à la région invitée. A partir de samedi dernier, c'est au tour de la wilaya de Tamanrasset d'être l'hôte de la wilaya de Khenchela, dans le cadre d'une semaine culturelle destinée à faire connaître le riche patrimoine culturel et artisanal de la région de l'Ahaggar. A cette occasion et durant la cérémonie d'ouverture, la place attenante à la Maison de la culture Ali-Souaïhi a vibré aux sons rythmés des danses Takouya (épée), Issara (bâton) et des karkabous. Les Targuis se sont exhibés et ont chanté l'authentique patrimoine musical du sud du pays, un genre qui date de plusieurs siècles. En dépit de tous les changements qui s'opèrent chez la nouvelle génération. En effet, la chanson targuie existe toujours et garde toutes ses particularités, comme il y a des centaines d'années. Ce genre musical n'est pas enseigné dans des conservatoires spécialisés de musique. Mais il est toujours là grâce à toutes ces générations de jeunes qui ont su le préserver, jaloux de ce patrimoine légué par leurs ancêtres. Des expositions et des ouvrages littéraires se rapportant à la culture, la langue, la tradition, l'oralité et la sagesse populaire des hommes bleus ont garni les stands réservés à cet effet. Ces outils-témoins proviennent de particuliers de la région et d'associations culturelles de différentes localités de la wilaya. Lors de leurs visites à cette manifestation, les habitants de Khenchela ainsi que d'autres visiteurs des régions limitrophes, ont apprécié la diversité et la richesse de la culture de cette région de l'Algérie profonde, creuset de l'une des plus anciennes civilisations de l'humanité. Tandis que la tente targuie (kheïma) a vu défiler une foule de visiteurs qui savourant le fameux thé à la menthe du grand Sud, qui posant pour une photo à côté d'hommes bleus, dans une atmosphère aussi chaleureuse que conviviale. Ce n'est, en effet, qu'un engagement pour sauver la mémoire de nos aînés, ayant eu à leur époque le génie d'exister en tant que tels, tout en étant plus authentiques. «Ce genre de manifestations vise à rapprocher les jeunes Algériens, malgré l'éloignement et l'étendue de notre pays et contribuer ainsi à la consécration de l'amour entre ses enfants», a fait savoir M.Mahiedine. Et d'ajouter que «cette occasion coïncide avec la reprise des cours, et ce sera une opportunité pour les enseignants et les élèves d'apporter une dimension supplémentaire ô combien enrichissante à une visite qui ne manque déjà pas d'attrait!» Cependant, pour tirer le maximum de profit de cette occasion, il est très important que «les enfants soient accoutumés au milieu culturel, pour avoir une vision relativement large de tout cet univers propre à notre pays, car préparer les enfants à de telles rencontres les incite peut-être à plus de respect envers ce qui n'est plus, alors qu'ordinaire dans un sens et extraordinaire dans un autre on les prépare pour l'avenir», insiste-t-il. Les spectacles folkloriques retenus au programme de cette semaine ne seront pas présentés au chef-lieu (Khenchela) seulement, mais également dans les villes de Chechar, Bouhmama, Ouled Archach et El-Hamma afin de permettre à un plus grand nombre de découvrir la richesse culturelle de l'Ahaggar. L'utilité de ce qui est nommé ici des «échanges culturels» devient assez évidente. A certains égards, on pourrait même parler de symbiose entre culture et ouverture, cette dernière constituant la convergence de différentes cultures, de différents styles de vie, et au-delà même cette relation organisée peut constituer le cadre général des vitales interactions de ces cultures, celles que poursuivent tous les jours les artistes. D'une certaine manière, elle ré-insuffle une quantité appropriée d'humanisme à chaque niveau de l'association. Elle aide cette dernière à assumer le passage à une autre modernité. Elle aide l'individu à vivre simplement mais dignement sa relation personnelle avec le reste de l'humanité. A titre d'hypothèse, les échanges pourraient être une belle forme artistique du vécu.