La consommation de drogue, de psychotropes et les caprices boulimiques des descendants en sont les principaux facteurs. Un quinquagénaire a été séquestré l'année dernière pendant trois jours par son propre fils, la trentaine. Pire, il a été privé durant toute sa séquestration de nourriture et de médicament. Le père n'a eu la vie sauve qu'après son évacuation à l'hôpital. La raison: une querelle d'héritage. Au début de l'année en cours, le quartier Mouloud Feraoun a été le théâtre d'un abominable crime. Un fils indélicat a mortellement poignardé sa vieille mère. Quelques mois auparavant, soit au mois d'août 2008, le quartier d'Yghmouracen a connu un autre drame tout aussi similaire. Un jeune homme âgé de 25 ans a froidement tué son père à l'aide d'une paire de ciseaux. Le mis en cause jugé récemment a été reconnu coupable et condamné à la peine capitale. Des exemples à méditer. La liste est longue. Les crimes sur ascendants sont légion. La violence est multiple et partout. Elle est subie par la femme, pratiquée dans les stades et dans les milieux scolaires et universitaires. Les valeurs sociales se dégradent. Le tissu familial en subit les conséquences. La violence exercée sur ascendants prend des allures phénoménales. Les parents sont battus à mort. Les chiffres font peur. Près de deux cents cas ont été enregistrés au premier trimestre de l'année en cours dont une soixantaine de victimes ont reçu des certificats d'incapacité dépassant 21 jours. Les services de la médecine légale relevant du centre hospitalo-universitaire d'Oran sont quotidiennement submergés par des parents demandeurs de certificats d'incapacité. Au moins trois parents se présentent chaque jour à ces services pour leur délivrer les attestations exigées par les enquêteurs. La femme souffre de la loi de l'omerta et de l'impunité. En dépit des violences subies, l'amour du fils prime. Les mères battues représentent un taux de 35%, mais rares sont celles ayant déposé plainte. Sur le total des victimes frappées par leurs enfants, seuls 40% déposent plainte. Le reste use de certificat d'incapacité comme moyen de pression sur leurs enfants pour qu'ils ne récidivent plus. Les services spécialisés de la Sûreté de wilaya d'Oran ont recensé, durant les mois de mars et avril, près d'une vingtaine de cas de violences sur ascendants. Les raisons en sont multiples. La consommation de drogue, de psychotropes et les caprices boulimiques de cette progéniture en sont les principaux facteurs. Pourtant la loi est claire. L'article 267 du Code pénal punit de 5 à 10 ans d'emprisonnement tout auteur reconnu coupable de coups et blessures causant une incapacité de travail et de 10 à 20 ans tout auteur accusé de préméditation dans le forfait causant une incapacité de plus de 15 jours et la perpétuité pour parricide, coups et blessures avec préméditation.