L'application et la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale étaient le thème du débat organisé hier dans le cadre du forum d'El Moudjahid et animé par Maître Azi. L'un des points évoqués par le conférencier a été les dispositions entourant l'indemnisation des ayants droit. En effet, l'indemnisation des victimes de la tragédie nationale, ou sa mise en oeuvre, serait à l'origine du ralentissement de l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ainsi, explique Me Azi, avocat, chargé du suivi du dossier de la réconciliation nationale, «plusieurs citoyens n'ont pas compris les textes de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.» «Aucun repenti n'a été indemnisé dans le cadre des textes de la charte», dira-t-il. Plus précis, l'intervenant indiquera que «les ex-terroristes repentis ont bénéficié d'un emploi à l'instar des autres Algériens, et ce dans le cadre du projet de lutte contre le chômage». Au sujet des repentis, l'avocat a précisé que 15.000 dossiers ont été étudiés avec pour objectif leur intégration dans la vie sociale. S'exprimant sur le dossier de l'indemnisation des victimes de la tragédie nationale, l'homme de loi a affirmé que 80% des dossiers ont été satisfaits, excepté, a-t-il révélé, «les dossiers, entre autres, des rappelés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les victimes du terrorisme, les gardes communaux, les GLD et les prisonniers...» Dans ce contexte, explique Me Azi, une commission nationale a pour mission de trouver une solution définitive à tous les dossiers actuellement en instance. A propos du dossier des 6500 disparus, Me Azi a précisé que «depuis janvier 2009, suivant la décision du président Abdelaziz Bouteflika, (dans le cadre de l'article 47 de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale), le dossier de l'indemnisation des disparus a été réglé». S'agissant du cas des prisonniers, et sans en donner des chiffres exacts, l'intervenant a affirmé que leurs «interpellation s'inscrit dans un cadre administratif et non dans un cadre juridique». A ce sujet, l'avocat a déclaré qu'ils «seront indemnisés dans un cadre spécial.» Aussi a-t-il indiqué que les casiers judiciaires dans la Fonction publique ne seront plus exigés. A propos du dossier des enfants nés dans les maquis, le conférencier a révélé que quelque 40 dossiers enregistrés sont en cours d'étude. S'exprimant sur le projet de l'amnistie générale, M.Ben Khababa, avocat, a insisté sur la réouverture du champ politico-médiatique, indiquant que «pour le renforcement du projet pour la paix et la réconciliation nationale et l'amnistie générale, l'ouverture du champ politico-médiatique est devenue une priorité». Dans le même ordre d'idées, Me Ben Khababa ajoute que «la société civile doit jouer un rôle important pour la réussite du projet de l'amnistie générale, ce qui permettra à notre pays d'en finir définitivement avec la tragédie nationale».