Le baril poursuit son ascension. Il a clôturé la séance d'hier à 66,20 dollars et jeudi à New York à 65,08 dollars, son plus haut niveau depuis le 4 novembre 2008. Le pétrole poursuivait sa hausse hier à l'ouverture des échanges à New York, soutenu par l'intérêt des investisseurs pour les matières premières, la baisse du dollar et le repli des stocks américains. Le baril de ´´Light Sweet Crude´´ pour livraison en juillet valait 66,14 dollars, en hausse de 1,08 dollar par rapport à son cours de clôture de jeudi. Les prix, qui sont montés jusqu'à 66,36 dollars, sont au plus haut niveau depuis près de sept mois. Les chiffres de la croissance américaine ont à peine entamé l'avancée des prix dans les échanges électroniques peu avant l'ouverture. Le dollar était de nouveau en fort recul hier, ce qui rendait les prix du brut moins chers pour les investisseurs munis d'autres devises. L'économie américaine, locomotive de l'économie mondiale, donne des signes de rémission, alors qu'en Chine s'amorce une demande substantielle de la consommation d'or noir. Des signaux qui auraient tendance à redonner le moral au marché pétrolier. «En termes plus généraux, le marché pétrolier semble toujours embrasser l'idée optimiste que le pire de la récession est passé», a fait constater Mike Fitzpatrick de ME Global. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, le DOE, le département américain de l'Energie annonçait dans son rapport hebdomadaire une chute des stocks de 5,4 millions de barils au cours de la semaine achevée le 22 mai, à 363,1 millions de barils. Un chiffre 10 fois supérieur à celui prévu par les analystes Dow Jones Newswire. Les membres de l'Opep restent toutefois prudents. «Le prix du pétrole n'est pas lié maintenant à l'offre et à la demande. On ne devrait pas être trop optimistes», a estimé le ministre Qatari de l'Energie. Il n'en demeure pas moins que l'objectif des 75 dollars est à portée de main. Cette hausse intervient au lendemain de la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole de maintenir ses quotas de production inchangés lors de la réunion du 28 mai à Vienne. Le ministre algérien de l'Energie et des Mines avait dès mercredi annoncé la couleur et levé définitivement tout suspense sur une éventuelle baisse de la production qui hantait encore les esprits des pays consommateurs. «Il n'y aura pas de changement, je l'ai annoncé à plusieurs reprises. Les prix se stabilisent et sont en progression, pourquoi changer?», a répondu aux journalistes Chakib Khelil dès son arrivée dans la capitale autrichienne. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a justifié la décision du maintien de son volume de production à 24,84 millions de barils par jour. «En décidant de maintenir inchangés ses quotas de production, l'Opep a voulu réunir toutes les conditions pour favoriser davantage un redressement des cours du brut», a t-elle indiqué dans le communiqué final qui a sanctionné la fin de la réunion de jeudi à Vienne. José Maria Bothelo de Vasconcelos, président en exercice de l'Opep, a tenu à préciser qu'«il existe encore un surplus de pétrole par rapport à la demande et la décision de maintenir sa production était la plus juste». Les pays membres de l'Opep dont l'objectif premier a été d'enrayer la spectaculaire dégringolade des cours de l'or noir qui, du record absolu qu'ils ont établi le 8 juillet 2008 en atteignant les 147 dollars, sont retombés en l'espace de cinq mois, en décembre de la même année, à 32,40 dollars, ont décidé de retirer du marché 4,2 millions de barils par jour lors de deux réunions à Vienne en septembre 2008, une troisième a suivi le 17 décembre à Oran. Poursuivant leurs efforts, les pays membres du cartel militent actuellement ardemment pour un prix compris dans une fourchette allant de 75 à 90 dollars. «Un prix raisonnable» qui devrait satisfaire tout le monde, pays consommateurs et producteurs et dont le sort est étroitement lié à travers une économie plus que jamais mondialisée.