Crise financière et ralentissement économique, c'est en substance les raisons invoquées hier par le ministre des Finances, Karim Djoudi. Le dossier de privatisation des banques publiques algériennes ne connaîtra aucune avancée avant longtemps. Crise financière et ralentissement économique, c'est en substance les raisons invoquées hier par le ministre des Finances, Karim Djoudi. En effet, lors de son intervention dans l'émission «En toute franchise» de la Chaîne III de la Radio nationale, le grand argentier du pays a exclu la privatisation de ces établissements bancaires tant que la crise financière n'est pas passée et que les banques internationales n'ont pas publié leur bilan. Au vu de la crise financière mondiale, il y a de vives inquiétudes concernant les bilans des banques. Si elles sont transparentes, est-ce qu'elles vont vraiment affiché leurs pertes s'est-il demandé avant de conclure: «Nous ne sommes pas dans un contexte favorable.» Pour ce qui est de l'ouverture du secteur des assurances, le ministre n'a en revanche émis aucune réserve. Il a indiqué que «c'est un marché très prometteur parce qu'il a une marche d'évolution énorme et une offre de service très limitée». Il a révélé dans ce sillage que plusieurs compagnies d'assurances françaises ont présenté des demandes d'agrément auprès de son ministère à l'instar de «Axa», ainsi que l'existence d'une convention signée entre la compagnie d'assurance française Macif et la société algérienne SAA. Abordant la question des crédits à la consommation et l'endettement bancaire des ménages algériens, M.Djoudi a annoncé que de nouvelles mesures ont été mises en oeuvre pour assurer leur protection et les prémunir de l'endettement. Il s'agit entre autres de la centralisation des risques d'endettement avec plafonnement des crédits par la Banque d'Algérie. Cette dernière sera donc en mesure de mettre son veto lorsque le ménage n'est pas solvable, ou encore lorsqu'il a déjà contracté un autre crédit. Sur un tout autre registre, celui de la loi de finances complémentaire 2009, M.Djoudi a rappelé que la loi de finances 2009 a été élaborée sur la base d'un baril de pétrole à 37 dollars. Et la loi de finances complémentaire n'y dérogera pas. «Nous avons établi la loi de finances à 37 dollars. L'année 2009 est très mauvaise avec la déprime des marchés internationaux et la baisse de la demande de pétrole (...) donc, a priori, nous allons rester sur le même prix», a-t-il expliqué. Quant à son contenu, le ministre est resté quelque peu évasif. Toutefois, il a laissé présager de nouvelles taxes en déclarant sur les ondes de la Radio nationale qu'«elle contiendra des actions de régulation». Et à propos justement d'actions de régulation, le ministre est revenu sur la taxe pour véhicules neufs. Il a ainsi expliqué que c'est «une mesure purement financière» destinée à financer le transport en commun, de réguler les importations et l'investissement à domicile pour la valorisation des exportations. Par ailleurs, M.Djoudi a conclu son intervention sur la Radio nationale en évoquant la proposition du Fonds monétaire international (FMI) d'acheter des titres obligataires pour permettre à cette dernière de renflouer ses caisses. Il a indiqué à ce sujet que «la demande faite à l'Algérie est le résultat de la bonne gestion des réserves de change et je crois que nous allons bien étudier la question», avant de relever que l'Algérie est ainsi sortie du cercle des pays emprunteurs pour rentrer dans un autre, plus prestigieux et très prisé en ces temps de crise, celui des prêteurs. «Nous sommes aujourd'hui au statut de prêteur net», s'est-il félicité.