L'Algérie adoptera une attitude prudente et précautionneuse dans le processus de privatisation du CPA. C'est le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui l'a déclaré hier à l'APN en marge de la séance d'ouverture de la session de printemps du Parlement. “Nous demeurerons prudents”, a expliqué en substance le ministre à la question de savoir à quel moment l'Algérie compte relancer le processus de la privatisation du CPA, suspendu au mois de novembre 2007. La prudence du gouvernement est liée à la crise dite des subprimes, qui a secoué le marché bancaire américain avant de provoquer un effet de contagion sur l'ensemble des principales places financières internationales, dont celles d'Europe. Le ministre, qui expliquera que cette crise n'a pas d'incidence sur les banques algériennes, compte tenu de leur absence de la scène internationale, indiquera que la décision du gouvernement algérien par rapport à la privatisation du CPA se fera après l'évaluation des incidences des subprimes sur les banques internationales. “Nous avons besoin dans notre appréciation des choses de connaître l'incidence financière des subprimes sur les banques internationales avant de prendre notre décision”, indiquera le ministre des Finances tout en précisant que “nous attendons de connaître le bilan de ces banques qui sera établi durant la fin du mois de mars et nous verrons après”. À quel moment la privatisation du CPA pourra-t-elle être relancée ? “C'est à partir du moment où nous ferons notre évaluation de l'incidence des subprimes sur ces banques que nous allons décider, mais pas avant”, explique encore le membre du gouvernement Belkhadem. Aussi, lors d'une précédente rencontre avec la presse, le ministre Djoudi avait évoqué la relance prochaine, “peut-être au mois d'avril” de cette année, du processus d'ouverture du capital de la première banque publique algérienne. "Nous relancerons cette opération lorsque nous aurons une transparence totale sur les comptes des partenaires éventuels de cette banque publique algérienne et sur leur stratégie, vraisemblablement à partir de la fin du 1er trimestre 2008”, avait encore expliqué le ministre des Finances. Il n'est pas moins utile de préciser que dans la conjoncture actuelle, un bon nombre de banques candidates à l'entrée dans le capital de la Banque algérienne se trouvent, presque toutes, dans une mauvaise posture. Nadia Mellal