Il y a une baisse de 25% pour certains produits, comme c'est le cas de la tomate et du haricot vert. Il y a un mois, le prix de la pomme de terre culminait à 100 DA, voire à 120 DA le kilogramme. Aujourd'hui, le prix de ce tubercule a connu une chute. Ainsi, il est possible d'acheter le kilogramme du légume souverain de la table algérienne à des prix variant entre 19 et 25 DA. La baisse des prix a touché la plupart des fruits et légumes. Dans un communiqué adressé, hier, à notre rédaction, le ministère de l'Agriculture a confirmé ce constat. Ainsi, il y est fait état d'une «baisse de -25% pour certains produits, comme c'est le cas de la tomate et du haricot vert. Comme celui de la courgette (-19), piment et salade -18), poivron et petit pois (-16), pomme de terre (-15)». Selon le même document, la baisse générale des prix des produits agricoles est conséquente «à l'application de la nouvelle politique du renouveau de l'économie agricole et du renouveau rural». Aussi, le secteur de la viande ovine et bovine a connu une baisse importante des prix. Le kilo de viande qui culminait à plus de 680 DA, à la dernière semaine du mois d'avril dernier n'est qu'aux environs de 620 DA aujourd'hui. Idem pour la viande bovine. Cette dernière coûtait plus de 710 DA à la fin du mois dernier. Ces jours-ci, ce produit est cédé à 662 DA. Le poulet chair n'est pas en reste. Preuve en est, le kilo qui a dépassé la barre des 230 DA est actuellement, à 210 DA. A la lumière de ces données, les prix des produits agricoles ont baissé d'une manière significative. Cependant, cela a-t-il boosté, pour autant, le pouvoir d'achat du citoyen lambda? Virée sur le marché des fruits et légumes de Kouba à Alger: Aous Khalil est un employé de l'administration. Comme à l'accoutumée, il vient faire ses courses au marché de Kouba. Au printemps de son âge, Khalil a la charge d'une famille de huit membres. Il arrive au marché. Le lieu est jonché d'étalages de toutes sortes de fruits et légumes. En faisant le tour des marchands, Khalil constate: «Les prix ont connu une baisse considérable par rapport au mois d'avril dernier.» Khalil prend de la courgette, de la pomme de terre, de la tomate et d'autres légumes. Ce faisant, il n'oublie pas d'acheter des fruits. En quelques minutes, Khalil a fait ses courses. «Cela m'a coûté environ 700 DA», a avoué le jeune homme. Sur son visage, un sourire s'est dessiné. Le sourire, le vrai, à un prix. Notre promenade continue. Tahar Ben Ali est marchand. La cinquantaine révolue, ce «gardien du temple» affirme que «les prix ont baissé». Sur les étals, la courgette est affichée à 50 DA le kilo, alors qu'elle coûtait au mois dernier 80 DA. Le kilo de tomate qui coûtait entre 100 et 120 DA est cédé à 40 DA. Les fèves que l'on achetait à 50 DA sont proposées à 35 DA. La baisse est palpable, mais elle semble ne pas satisfaire aux besoins de Ahmed Merarbi. Derrière la silhouette frêle de ce quinquagénaire se cache un entrepreneur. La barbe de trois jours laisse entrevoir un homme qui mène une vie de combat pour prendre en charge sa petite famille. A ce sujet, Aâmi Ahmed avoue: «Je fais mes courses à raison de deux à trois fois par semaine. Cela me revient à 5000, sinon à 6000 DA de frais pour une famille de trois membres. Par un simple calcul, cela me coûte une fortune par mois.» De son côté, Kader est marchand de banane. Le fruit exotique est affiché à 140 DA. Au mois d'avril précédent, la banane coûtait 180 DA. «Ce n'est pas pour autant qu'il faut se satisfaire de cette baisse car, les prix restent en deçà du pouvoir d'achat des citoyens». Lui emboîtant le pas, T. Ali revient à la charge et déclare: «Le revendeur que vous voyez ici est le dernier maillon d'une longue chaîne commerciale. Ellle commence par le producteur et passe par plusieurs intermédiaires avant d'arriver au revendeur qui vous fait face». L'insatisfaction des citoyens est certes compréhensible mais il est correct de soulever qu'une production abondante et de qualité de produits agricoles est en train d'envahir le marché algérien. Le tout conjugué à une baisse des prix qui, espérons-le, ne fera que se confirmer durant les mois à venir. Ce qui aidera à la stabilisation du marché national.