Le torchon brûle entre les responsables de l'association du 8 Mai 45 et ceux de l'APN à propos de la repentance. Kheiredine Boukherissa, le président de la Fondation du 8 Mai 45, a violemment réagi aux propos d'Abdelaziz Ziari, président de l'APN, à propos de la repentance. Le responsable de l'association n'apprécie pas du tout que Ziari considère que la repentance ne soit pas «un point d'achoppement ni un préalable aux conditions fixées par l'Algérie». L'association s'étonne de la signification de ces propos tenus lors de la visite de Ziari en France devant les membres de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française. Kheiredine Boukherissa lance même un appel au président de la République pour intervenir et exiger du président du Parlement d'apporter les «éclaircissements nécessaires». L'auteur du communiqué parvenu à notre rédaction rappelle que le Président Bouteflika a justement demandé la repentance en 2000. Neuf ans plus tard, le président de l'association n'admet pas ce recul. «Nous sommes en droit de savoir pourquoi ce recul entre la demande officielle de repentance formulée par le président de la République en visite en France en 2000 et celle, neuf ans plus tard, de M.Ziari», est-il précisé, dans le communiqué. La réponse du président de l'APN ne s'est pas fait pas attendre et elle est parvenue, elle aussi, sous forme de communiqué signé non par Ziari mais par son directeur de la communication, Moussa Sayouda. Il est précisé que Ziari a déclaré que la repentance n'a pas été à l'ordre du jour des discussions de la grande commission parlementaire et que le sujet n'a donc pas été posé comme préalable à la poursuite des relations entre l'Algérie et la France. Ziari aurait ajouté que le président de la République est la seule autorité habilitée à donner des réponses à ce sujet. Ziari reste convaincu que la repentance ne ferait qu'honorer le peuple français. Cette repentance devrait intervenir à coup sûr à l'avenir, selon le président de l'APN. Ce ne sont pas ces précisions qui empêchent Boukherissa de critiquer violemment le style adopté par Ziari pour parler de l'Histoire. Ziari parle-t-il en son nom propre ou au nom du peuple algérien? s'interroge le responsable de l'association. Il exige des réponses claires. Il est inadmissible, selon lui, de faire l'impasse sur la loi de février 2005 ouvrant la voie, selon lui, à toutes sortes de dérapages comme le retour des harkis et des pieds-noirs.