Pour la france, les questions de mémoire ne doivent pas être un préalable au rapprochement entre l'Algérie et la France. Veut-on extirper de la prochaine rencontre en tête-à-tête Sarkozy-Bouteflika prévue en automne prochain, la très sensible question liée à la repentance de la France? Coïncidence ou hasard du calendrier: au moment où le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, prononçait à partir de Paris où il était en visite de travail, que la repentance «n'est nullement un point d'achoppement ni un préalable aux conditions fixées par l'Algérie», voilà qu'une voix autorisée et parlant au nom du président français, annonçait allègrement dans les colonnes du journal El Khabar que la position (inchangée) de la France par rapport à la question de la repentance demeure «irrévocable», c'est-à-dire qu'il n'y aura aucun retour en arrière. La France n'est nullement disposée à faire des excuses officielles aux Algériens sur ses crimes commis contre les populations civiles durant l'occupation française de 1836 à 1962. Ce haut responsable français a aussitôt précisé que son pays a tracé «une ligne rouge à ne pas franchir concernant la question de la repentance tant demandée par les Algériens». Et cette source de continuer que la France au cas où elle décide de répondre à cette demande risque de «perdre 130 années de son histoire si elle présente ses excuses...de tout perdre...Parce que nous sommes la République française». Plus loin, cette source qui n'a pas «caché son étonnement» par rapport à cette demande, a invité la partie algérienne qui insiste sur ce point «sensible» à s'asseoir autour d'une même table: «Si cette question, au demeurant sensible, vous préoccupe (l'Etat algérien) à ce point, alors nous sommes disposés à nous réunir autour d'une table. Mais je dis et le répète: le pardon ne doit pas être du seul côté français uniquement. Parce que des deux côtés, il y avait des criminels.» Le haut responsable français qui a agi sous l'anonymat avait affirmé en parallèle que le FLN «avait aussi commis des exactions à Oran à l'encontre des dizaines de ressortissants français à la veille de l'Indépendance et durant leur retour en France». Le FLN a réagi aux propos du président de la Fondation du 8-Mai 1945, Kheireddine Boukherissa qui a accusé le président de l'APN, Abdelaziz Ziari d'avoir «bafoué l'honneur de l'Etat et du peuple algérien» pour ses propos tenus au sujet de la repentance. Le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja, a indiqué que l'attitude de Ziari n'est pas condamnable: «Il a été un fin diplomate et plus politique. Au FLN, on a l'habitude de le dire. Du reste, il n' a rien dit d'offensant. Tout en restant attaché aux principes de l'Algérie, ça n'exclut pas la question de la repentance. Celle-ci viendra au moment opportun. Il faut d'abord établir un dialogue de confiance et un respect mutuel. Le président de la Fondation n'a rien compris aux propos de Ziari. Ce dernier n'a pas dit qu'il n'y aura pas la question de la repentance et que ce n'est plus une condition au dialogue. Il a tout juste voulu dire que chaque chose en son temps».