La police prend les choses en main en procédant à l'ouverture d'une enquête. La cité Haï El Yasmine, à l'est d'Oran, est toujours sous le choc. En effet, la mort de Abdelkader Yettou, 26 ans et travaillant dans un chantier, tué par un policier n'est toujours pas expliquée. Alors que les habitants du quartier Haï Sabah, près de l'Usto (Université des sciences technologiques d'Oran) sont toujours sous le choc, la police d'Oran semble prendre les choses en main en procédant à l'ouverture d'une enquête. Hier, cinq ouvriers, collègues du défunt Yettou, auraient été convoqués par la police aux fins d'apporter leurs témoignages et déterminer les circonstances exactes du drame qui a eu lieu vers la fin de l'après-midi de dimanche lorsqu'un policier, accompagné de son collègue, s'est présenté en tenue civile et fait usage de son arme, tuant un ouvrier du chantier au quartier Haï Sabah. En un laps de temps, l'information a fait le tour d'Oran. Un policer a froidement tué un jeune ouvrier de 26 ans, dit-on. Les raisons ayant motivé cet acte restent inconnues. Plusieurs versions ont été avancées tandis que les responsables de la Sûreté de wilaya persistent dans leur silence. «Une enquête est enclenchée», affirme-t-on. Selon des témoignages recueillis hier, il était près de 16h quand le drame a eu lieu. Deux policiers en civil se sont rendus sur les lieux. Une fois sur place, l'un d'eux aurait exigé de fouiller le défunt Yettou. Ce dernier s'y opposa catégoriquement. En toute vraisemblance, le policer «excédé» par le refus affiché par le jeune ouvrier exhiba son arme. Et ce qui devait arriver, arriva. Une balle partit et se logea dans coeur de Yettou. Depuis, le quartier de Haï Sabah est en ébullition. «Nous n'avons jamais vu un tel comportement depuis l'inauguration de la Sûreté urbaine de Sabah», ont déploré plusieurs personnes rencontrées sur les lieux. D'autres préconisent une prise de sang de l'auteur de la bavure. Selon ces derniers, l'acte commis dimanche dernier interpelle plus d'un et nécessite une sérieuse enquête, car depuis l'entrée en fonction de la Sûreté urbaine de Haï Sabah, le calme est quelque peu revenu dans un quartier connu pour être un pôle incontournable de la drogue et un fief de la criminalité, sauf que l'acte commis par le policier a totalement faussé les calculs. La consommation et la commercialisation de drogue et la criminalité en tout genre se conjuguent au quotidien à Haï Sabah, quartier de près de 30.000 habitants.