Les avocats de la défense et de la partie civile se sont livrés une rude bataille autour de la qualification, par la chambre d'accusation, de l'affaire. Se référant au Code pénal, le procureur près le tribunal criminel d'Oran a requis, hier, la peine maximale contre deux policiers accusés de coups et blessures volontaires et complicité dans l'affaire du meurtre du jeune Yettou Abdelkader qui a perdu la vie le 1er juin de l'année dernière, lorsqu'un policier en faction lui a tiré dessus lui logeant une balle en plein coeur. Dans la même affaire, une peine similaire a été requise contre huit personnes poursuivies pour attroupements et troubles à l'ordre public et désobéissance civile. Les auditions et les plaidoiries, qui ont ponctué le procès des deux policiers et des huit inculpés, ont été serrées après que les deux hommes de la Sûreté nationale et les huit accusés aient nié en bloc les faits qui leur sont reprochés. Par contre, les huit témoins, appelés à la barre, ont été catégoriques, enfonçant davantage les deux policiers en cause confirmant, une fois de plus, leur responsabilité dans la mort, le 1er juin 2009, du jeune Yettou Abdelkader. De leur côté, les avocats de la défense et de la partie civile se sont livrés bataille autour des chefs d'accusation et la qualification, par la chambre d'accusation, de l'affaire et le réquisitoire de l'avocat général. «Il y a eu mort d'homme, l'on se demande comment la chambre d'accusation a pu requalifier l'affaire en coups et blessures volontaires», s'est interrogé un avocat de la partie civile. Idem pour les avocats de la défense qui ont plaidé la relaxe systématique de leurs mandants, vu que les accusations portées contre les deux prévenus ne reposaient pas sur l'homicide volontaire. Les principaux accusés sont deux policiers, Mokadem Khalid et Zitouni Samir. Le premier a été poursuivi pour avoir utilisé son arme, tandis que le second est accusé de complicité. A cette date, les policiers, en quête d'un malfrat recherché, se rendent dans un chantier appartenant à la direction de la jeunesse et des sports (DJS). Sur place, le jeune Yettou Abdelkader, âgé de 27 ans, a été interpellé. Refusant de suivre le policier, une altercation s'en est suivie, notamment après que le policier ait fait usage de son arme en tirant à bout pourtant sur le jeune Yettou. Prenant la fuite, le deuxième policier a égaré son arme qui a été récupérée par les habitants de Haï Sabah. Alertée, la cité de Haï Sabah, (située à l'est d'Oran) a été secouée par le drame. Un imposant rassemblement a été observé devant les sûretés urbaines de Haï Sabah tandis que plusieurs dizaines de jeunes sont passés à des actes de vandalisme occasionnant des dégâts importants.