C'est la première grande foire aux livres qu'organise la mairie de Paris, du 4 au 8 juin de chaque année. Une façon d'impulser une nouvelle dynamique à la politique de développement du livre en France, après le rituel annuel consacré à un Salon du livre montrant des signes d'essoufflement. A la place Stalingrad, coeur battant de «Paris en toutes lettres», seront installés un chapiteau, le Magic Mirror, et son bal du samedi soir, une bibliothèque à ciel ouvert ou encore le mur des citations qui affichera les plus belles phrases sur Paris. Un événement littéraire célébrant les livres et les auteurs dans leurs états et fêtant les mots. Dans toute la ville, du Pavillon de l'Arsenal au 104, des Bouffes du nord, à l'Hôtel de Ville, du Point éphémère au Théâtre du Châtelet, plus d'une quarantaine de lieux accueilleront des animations. «Des livres, des auteurs, des rencontres: de la littérature à profusion, pour que chacun y trouve son plaisir et son parcours», s'est ainsi que Olivier Chaudenson, directeurartistique, a conçu «Paris en toutes lettres» qui «fera vivre Paris à l'heure des lettres». Le maire de la capitale, Bertrand Delanoë, a souligné qu'«il faut décupler notre ambition pour la culture car c'est dans la crise qu'on a besoin de sens et de valeurs collectives, pour que cette ville de culture et de passion ne déserte jamais le combat de la liberté dans un contexte de crise économique.» L'écrivaine Taslima Nasreen, hôte et citoyenne d'honneur de la ville de Paris, compte parmi les auteurs présents. Le programme de l'événement, entièrement gratuit, se compose de trois grands axes: «Paris est un roman», parcours libre à travers la ville et ses auteurs; «Paris cosmopolite», une rencontre avec les écrivains qui vivent ou séjournent à Paris; puis «Paris, scène de lecture et d'écriture», qui est un chapitre pour faire entendre la littérature d'aujourd'hui. Sur place, l'écrivain oulipien Jacques Jouet expérimentera une forme inédite et extrême: écrire en direct un roman-feuilleton pendant 4 jours sous les yeux des Parisiens. Au sein de la capitale, plus de 50 des 69 bibliothèques municipales seront mobilisées, installant des salons de lecture devant leur porte ou accueillant lectures et performances. Une quinzaine d'entre elles ont concocté un «Parcours Boris Vian» Parallèlement, les libraires seront de la partie, mobilisés qu'ils sont pour enrichir le «regard porté sur la littérature contemporaine». Ils sont nombreux à avoir pris l'initiative d'accueillir du 4 au 8 juin des auteurs dont ils sont proches ou de faire entendre des textes par la voix de comédiens. De même, les bouquinistes se joindront à l'événement ainsi que les centres d'animation. Signalons aussi le concours précieux des invités: de nombreuses structures culturelles et mairies d'arrondissement qui sont associées à «Paris en toutes lettres» enrichiront le programme et feront résonner lectures et écritures dans toute la ville. Un volet «Aperçu» traitant de l'admiration est aussi programmé où des écrivains d'aujourd'hui évoqueront un auteur du passé, transmettent le désir de découvrir ou de relire une oeuvre.A cet effet, la Canadienne Nancy Houston parlera de Anaïs Nin et Philippe Besson, de Verlaine et Rimbaud. Côté hospitalité, des rencontres avec des écrivains tels que Atiq Rahimi, Bjorn Larsson, Robert Mac Liam Wilson auront lieu en public. Des lectures faites par des comédiens pour faire entendre quelques facettes du patrimoine littéraire parisien, des textes connus ou à découvrir. A titre d'exemple, Laurent Poitreaux lira Georges Prec, Hélène Fillières fera entendre le journal d'Hélène Berr. Le volet «Style», il y aura Raymond Queneau voyage en bus. Au programme aussi, des promenades sur les traces de Picasso, à la Goutte d'Or ou sur la piste de Modiano.