Certains commerçants usent d'un registre du commerce falsifié afin de cacher leur identité et échapper ainsi à la justice. La fuite illicite des capitaux, la contrefaçon et le marché parallèle, sont autant de fléaux gangrenant l'économie nationale. Selon les experts économistes, ces fléaux engendrent un manque à gagner de 30 milliards de dinars chaque année au Trésor public. Face à cette situation alarmante, une journée parlementaire sur la protection de l'économie nationale et la lutte contre les différentes formes de crimes transfrontaliers a été organisée, mardi dernier, par l'Assemblée populaire nationale (APN) au Cercle national de l'armée. L'objectif de cette rencontre est de renforcer les mesures et mécanismes de contrôle au niveau des frontières du pays nécessitant la coordination entre différentes institutions nationales telles que les Douanes, la Gendarmerie nationale, la Dgsn et celles financières. En outre, cette plate-forme représente un signe tangible de la part de plusieurs structures voulant collaborer avec le gouvernement afin de pallier à ce genre de fléaux, notamment celui du transfert illicite de fonds. «La dynamique économique qu'a connue l'Algérie ces dernières années a donné lieu à l'apparition d'activités illégales à travers lesquelles les organisations criminelles cherchent à transférer leurs fonds sous couvert de l'import/export à des fins de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme», a souligné Bouannane Benmedjber, directeur de la lutte contre la fraude douanière, cité par l'APS. La fuite des capitaux et l'évasion fiscale sont parmi les formes les plus répandues, en particulier les fausses déclarations des importateurs auprès des services des Douanes. M.Benmedjber a précisé que «plusieurs importateurs utilisent un registre du commerce d'une société fictive ou un nom d'emprunt, dont le but est de transférer des fonds vers l'étranger». Indiquant dans ce sens que, «le port d'Alger compte actuellement 400 containers d'exportateurs ayant utilisé des noms d'emprunt». D'où la nécessité de mettre en place des mesures à même de garantir la traçabilité des opérations et transactions financières effectuées par les transitaires. D'ailleurs, le directeur de la lutte contre la fraude douanière a évoqué qu'une stratégie a été mise en oeuvre par l'administration des Douanes pour le contrôle des transactions commerciales et le mouvement des finances des voyageurs et des marchandises au niveau des frontières. De son côté, le chef de la cellule de traitement des données financières au ministère des Finances, Abdelmadjid Amghar, a insisté sur l'importance d'une coordination entre les banques afin de lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme par un renforcement du système juridique et judiciaire. Aussi, d'autres thèmes ont été traités tels que la contrebande, la contrefaçon, la cybercriminalité et l'immigration clandestine, autant d'éléments qui freinent l'essor de l'économie nationale.