Propagation inquiétante de l'hépatite C à travers toutes les régions d'Algérie. Selon les spécialistes, cette maladie virale représente 50% des hospitalisations dans les services de gastro-entérologie. Alors que l'Association Algérienne d'aide aux porteurs de l'hépatite virale «SOS hépatites» avance le chiffre de 1,5 million de porteurs du virus de l'hépatite en Algérie dont la contamination est à l'origine de 70 à 90% des cas, le ministère de tutelle par la voix du directeur de la prévention M.Mohamed Ouahdi indique qu'ils sont quelque 2938, soit 1047 porteurs du virus de l'hépatite C et 1891 porteurs du virus de l'hépatite B. S'exprimant au cours d'une journée parlementaire sur l'hépatite virale et ses effets en Algérie, M.Ouahdi a rappelé qu'en plus des 60 centres de dépistage répartis à travers le pays 19 annexes de l'Institut Pasteur ont été créées à Alger pour le dépistage de cette pathologie. Le danger des hépatites virales est bien réel. Ce sont des maladies silencieuses qui peuvent évoluer vers un cancer du foie ou une insuffisance hépatique. D'où l'urgence d'améliorer l'hygiène hospitalière et de miser sur un véritable programme de prévention. Selon les différents intervenants, l'évolution de cette pathologie risque d'être plus dramatique si la prise en charge des malades n'est pas appropriée. Cette rencontre s'est soldée par une série d'actions notamment, le lancement d'un programme de prévention à l'échelle nationale. Ce programme est parrainé par un groupe de professeurs et de spécialistes. Les procédures du vaccin seront élargies aux enfants nés avant l'année 2003. De ce fait, ces recommandations seront transmises aux deux départements ministériels de la Santé et du Travail. L'absence de suivi ou d'éducation thérapeutique à même de réduire les risques d'infection et de complication, de prise en charge psychologique, malgré son importance dans le sens où elle aide à juguler les effets secondaires du traitement et le manque de moyens, notamment la stérilisation en milieu hospitalier et chez les chirurgiens-dentistes, constituent aussi un problème qui contrarie la réussite du traitement. «Il n' y a pas de législation pour vacciner les adultes, nous ne le faisons que pour les enfants. C'est ce qui explique les chiffres alarmants du nombre de personnes atteintes par cette maladie», déplore-t-il. «Pis encore, dans 10 à 15 ans ce sera la catastrophe», avertit le Pr Berkane. Prenant part au débat, la présidente de l'Observatoire algérien de la femme, Mme. Djaâfri Chaïa a signalé que le certificat prénuptial, un document indispensable pour l'obtention d'un acte de mariage, porte toujours des ambiguïtés. «Les gens pensent que c'est un certificat de virginité, d'autres estiment qu'il s'agit d'un examen clinique alors qu'il s'agit bien d'un certificat de détection de maladies sexuellement transmissibles. Il est vraiment nécessaire de le faire pour éviter la transmission de la maladie entre le couple et à l'enfant au lieu d'aller l'acheter chez les médecins privés à 400 DA», soutient-elle.