Dénonçant les «graves dérapages», ces élus se démarquent de tout ce qui se fait dans leur commune depuis janvier dernier. Pas moins de 13 élus sur 15 de l'APC de Bab Ezzouar demandent le départ du président de l'APC, Youcef Chamlal, élu sur la liste FLN. Il est reproché à ce dernier «une gestion unilatérale» des affaires de la commune. Laquelle gestion est émaillée, selon les membres contestataires, par «l'humiliation des élus, le non-respect des délais de la tenue des sessions de l'assemblée, le non-respect des résolutions des commissions de l'assemblée, la récurrence des sanctions infligées aux travailleurs, lesquels subissent des ponctions sur salaire et reçoivent des avertissements sous prétexte de la rigueur dans la gestion». Dans un document remis à notre rédaction, les élus insurgés ont énuméré d'autres griefs retenus contre le président de l'APC. Il s'agit de «la non-remise des procès-verbaux de réunions et délibérations aux élus et le non-respect de l'article 60 du Code communal qui stipule que seule l'assemblée est habilitée à prendre des décisions et que cette dernière est souveraine». Les auteurs du document intitulé Délégué à la tête de la commune de Bab Ezzouar?, sont allés plus loin dans leur réquisitoire. Ce faisant, ces derniers ont réclamé «une commission d'enquête sur les dépenses effectuées depuis le 26 janvier 2009». A cette date, les élus mécontents ont tenu une séance de délibérations décisives pour le fonctionnement de l'APC de Bab Ezzouar. L'ordre du jour des travaux a porté, ni plus ni moins, sur «le retrait de confiance au président de l'Assemblée populaire communale». A ce titre, le procès-verbal, dont une copie nous a été remise, porte la liste de 13 signataires. Sur cette liste est mentionnée l'observation «Sans procuration». Autrement dit, les élus ont pris la responsabilité d'assurer leur présence physique aux travaux et d'en adopter la résolution finale. La liste d'émargement comprend 4 élus du FLN, 3 du PT, 2 du FNA, 2 du MSP, 1 du RND et un autre du RCD. Autant dire que la composante de cette assemblée est l'une des plus pluralistes à l'échelle nationale. Issus de plusieurs horizons politiques, les représentants de la population de Bab Ezzouar condamnent «la non-reconnaissance des prérogatives de l'assemblée». A ce titre, les «13» ont mentionné plusieurs exemples de «dépassements et irrégularités» parmi lesquels figure «le traitement du dossier du bidonville Al Djazira» sis au niveau du quartier El Djorf. Sur un autre plan, les élus contestataires ont accusé le président de l'APC d'avoir «outre-passé les décisions de la justice concernant les bénéficiaires de lots de terrain». En même temps, ont regretté les signataires du document, «des constructions illicites et anarchiques sont entreprises, sans que les autorités concernées ne prennent de mesures à leur encontre». Par ailleurs, les 13 élus ont condamné «le laxisme de l'administration» devant la détérioration de la situation que connaît la commune. Une commune, qui est limitrophe de l'aéroport international et abrite la plus grande université du continent africain. A signaler que nos tentatives de joindre le président de l'APC, en l'occurrence, Youcef Chamlal, sur ses deux numéros de téléphone portable ont été vaines.