Une surveillance à laquelle n'échappera pas le Village africain qui accueillera des centaines d'invités venus du Continent. Certaines destinations considérées à haut risque pourraient être gelées par la compagnie algérienne Air Algérie en cas de besoin extrême. La décision, pour le moment écartée, reste envisageable si la pandémie de la grippe porcine persiste. Cette option a été retenue cette semaine par le Comité national de veille et de suivi de la pandémie. Smaïl Mesbah, un membre de ce comité, rassure qu'à l'heure actuelle il n'y a pas lieu de s'inquiéter: «L'Organisation mondiale de la santé qui a relevé à 6 le risque n'a pas exhorté les compagnies aériennes à boycotter certains pays dans lesquels plusieurs cas de grippe porcine ont été signalés. Cela amène les autorités algériennes à ne pas recourir pour le moment à cette alternative.» Si sur ce volet toutes les options sont requises, en revanche M.Mesbah s'est montré plutôt tranchant au sujet du Hadj autour duquel une grande polémique est née suite à la déclaration de plusieurs cas de grippe en Arabie Saoudite. Contrairement au Maroc et à l'Egypte qui ont proposé de décaler la saison du pèlerinage, l'Algérie maintient le programme initial avec un renforcement du dispositif de suivi et d'accompagnement des pèlerins. Les hadjis algériens donc, iront quand même à La Mecque. Mais avant d'atterrir en Terre Sainte, ils seront tous vaccinés contre la grippe saisonnière. Une campagne de sensibilisation sera entamée dans les jours qui suivent pour informer les hadjis des risques. Enfin, l'équipe médicale qui accompagnera les pèlerins sera «dotée de tous les moyens nécessaires pour protéger les Algériens contre une éventuelle contamination», rassure Mesbah. Mais les informations diffusées à partir de Riyadh ne sont pas si rassurantes que cela...Trois nouveaux cas de grippe porcine ont été détectés hier, portant à 14 leur nombre dans le Royaume depuis le 3 juin, ont indiqué les autorités saoudiennes. Selon un communiqué publié par l'agence de presse saoudienne SPA, il s'agit d'une infirmière philippine employée dans un hôpital de Riyadh, d'un bébé de huit mois, fille d'un Mauritanien diagnostiqué dimanche porteur du virus A (H1N1) à son arrivée du Canada, et d'une fille de 13 ans. Face à la découverte de ces nouveaux cas, les autorités saoudiennes ont assuré qu'elles préparaient des plans pour prévenir une propagation de la maladie. Sur le plan interne, l'Algérie a déjà passé des commandes auprès des laboratoires de recherche qui s'échinent à trouver un vaccin contre cette pandémie. Une opération compliquée qui nécessite beaucoup de temps, a reconnu le représentant du comité de veille et de suivi. Mais cela ne semble pas pour le moment trop inquiéter les autorités: «L'Algérie a, vis-à-vis de ce risque d'introduction d'une grippe pandémique, déjà une expérience et un plan qui date de plusieurs années», a-t-il indiqué. Le dispositif mis en place s'adapte à l'évolution de la situation épidémiologique. «L'Algérie a aussitôt pris acte le 11 juin dernier de la recommandation de l'OMS considérant que le virus de la grippe porcine a atteint la phase 6. Nous disposons d'un stock de sécurité de six millions et demi de doses et des commandes supplémentaires ont été faites pour renforcer le stock déjà important.» Mais il est vrai, souligne l'orateur, que le risque est à nos portes après la détection de trois cas de grippe porcine au Maroc. Une réunion a été tenue dimanche pour étudier ce développement. Parmi les recommandations émises, il y a le renforcement du contrôle au niveau des ports, aéroports et postes frontaliers. Des gants et des masques seront disponibles à bord des avions et des navires de voyageurs. Les camps de regroupement tels que les colonies de vacances et autres seront sous haute surveillance. Une surveillance à laquelle n'échappera pas le Village africain qui accueillera des centaines d'invités venus du Continent.