Ils relèvent l'absence d'une culture entrepreneuriale et managériale. La PME algérienne ne réalise pas de bonnes performances, estime le sénateur Mohamed Khoudja. Parmi les facteurs qui l'empêchent de se développer, M.Khoudja, qui intervenait hier lors d'une rencontre organisée au forum d'El Moudjahid, cite principalement le marché informel. «La PME se trouve concurrencée par l'informel dans un contexte économique très complexe», dira le conférencier. Il affirme que ces entreprises n'arrivent aujourd'hui à exporter que 400 millions de dollars avançant le chiffre de 170 milliards de dinars d'évasion fiscale due au marché informel. En outre, M.Khoudja soulève le problème de l'absence d'une culture entrepreneuriale et managériale qui permet à l'entreprise de s'intégrer pleinement et fortement dans le contexte économique national. Dans ce sens justement, l'expert-comptable Djamel Djerrad déplore le fait que 80% des PME algériennes sont des entreprises familiales. «On crée une entreprise pour sa fortune personnelle et non pas pour essayer de la développer et l'intégrer dans le processus économique du pays», regrette-t-il. La mise à niveau est l'autre problème relevé par M.Khoudja qui souligne le retard accusé en la matière. «Même si des programmes sont élaborés et lancés, on met beaucoup de temps pour les réaliser», ajoute-t-il. Rappelant le chiffre de 120.000 PME créées durant les cinq dernières années, il considère que les potentialités sont encore beaucoup plus importantes puisque le marché peut absorber de 400.000 à 500.000 PME. Ainsi, et pour booster ce créneau porteur de richesses et créateur de postes d'emplois, l'invité du forum du journal El Moudjahid estime qu'il faudrait accompagner et évaluer les PME dans leurs projets. Il faut aussi, enchaîne-t-il, orienter les investissements sur des secteurs porteurs. Par ailleurs, le représentant de la direction générale des impôts a parlé des différentes dispositions prises pour encourager la création de PME. Le taux marginal en matière de TVA qui a été réduit de 40 à 21%, l'IBS de 25% à 19% et l'IRG de 60% à 35% en plus de l'éxonération de toutes les activités d'ordre artisanal de l'IRG, sont entres autres des mesures prises pour réduire la pression fiscale qui pèse sur les PME algériennes, dit-il. Aussi, s'agissant des contribuables, des structures seront prochainement créées pour prendre en charge les PME-PMI. A ce propos, il annonce que 10 centres des impôts et des centres de proximité des impôts seront créés cette année pour améliorer le service fiscal aux contribuables car «nous avons constaté qu'avec l'application de ces facilitations, le recouvrement augmente».