Le prince du raï, Cheb Mami, devrait assister à son procès devant le tribunal correctionnel de Bobigny, le 2 juillet prochain. C'est ce qu'affirme maître Khaled Lasbeur, un des avocats du chanteur de raï, poursuivi pour violences volontaires et complicité d'enlèvement et de séquestration sur la personne d'Isabelle S.: «Mon client m'a assuré qu'il se présenterait devant le tribunal, dit l'avocat. Il veut s'expliquer sur le fond du dossier et prouver qu'il a été la victime d'une machination.» Le chanteur algérien est mis en cause depuis novembre 2005 par Isabelle S., une photographe avec qui il entretenait une liaison. La jeune femme affirmait avoir été amenée de force dans une villa d'Alger après qu'elle eut annoncé sa grossesse à Cheb Mami. Une fois dans la villa, elle dit avoir été droguée et avoir subi des violences visant à provoquer, en vain, un avortement. En mai 2007, alors qu'il était sous contrôle judiciaire avec obligation de rester sur le territoire français, Cheb Mami avait rejoint clandestinement l'Algérie, d'où il ne pouvait être extradé. Il encourt jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende. Inculpé en octobre 2006, incarcéré trois mois à la prison de la Santé à Paris puis libéré après versement d'une caution de 200.000 euros, l'enfant de Saïda est depuis mai 2007 sous le coup d'un mandat d'arrêt international et Interpol a demandé en janvier 2008 à l'Algérie de le livrer à la France.