S'il est reconnu coupable des faits reprochés, le prince du raï risque une peine d'emprisonnement de cinq ans et 75 000 euros d'amende. Cheb Mami sera bel et bien présent en France, le 2 juillet prochain, le jour de l'ouverture de son procès, à huis clos, qui l'oppose à son ex-compagne, S. Isabelle. C'est ce qui nous a été confirmé par une source très proche du chanteur du raï qui veut absolument en finir avec cette histoire. “Il est abattu, mais il sera en France, croyez-moi, c'est lui qui me l'a dit en personne”, ajoutera notre source. À Oran depuis quelques jours, Cheb Mami partage son temps entre sa ville d'adoption et la capitale où il s'est installé depuis des années. Sollicité pour une interview, Cheb Mami se serait ravisé après avoir donné son accord de principe préférant ne plus se prononcer publiquement sur la question, laissant le soin à sa défense de prendre la parole. Certains bruits courent notamment sur les “bons” conseils prodigués en haut lieu au prince du raï pour qu'il assiste à son procès. Des garanties sur un procès “honnête” lui auront-elles été données ? Rien n'est moins sûr. Par ailleurs, dans une interview donnée au quotidien français Le Parisien, son avocat, Me Lasbeur, avait laissé entendre que son client se rendra à Paris pour assister au procès. Quant à son état d'esprit, il avait affirmé qu'“à l'exception des regrets qu'il exprime de n'avoir pas pris immédiatement conscience du piège que lui tendait la pseudo victime, il semble d'un bon moral, entouré de tous les membres de sa famille et déclare assumer la situation dans laquelle il s'est retrouvé”. Pour rappel, Mohamed Khelifati, alias Cheb Mami, avait fait l'objet, en juillet 2006, d'une plainte déposée par Isabelle, une photographe de presse de 43 ans. Cheb Mami est interpellé, le 25 octobre 2006, en France à sa descente d'avion alors qu'il venait de faire la promotion de son album, Layali. Mis en examen, il reconnaît partiellement les faits, tout en rejetant la responsabilité de leur organisation sur son producteur Michel le Corre, plus connu sous le patronyme de Michel Levy. Il sera incarcéré. En janvier 2007, il est libéré contre une caution de 200 000 euros et part, contre toute attente, en Algérie en affirmant qu'il sera présent lors de son procès et qu'il faisait entière confiance à la justice française. Cinq mois plus tard, un mandat d'arrêt international est délivré contre lui et il est recherché par Interpol. En octobre 2008, le parquet de Bobigny requiert le renvoi devant un tribunal correctionnel du chanteur et de trois complices présumés, en l'occurrence Michel Lévy, son manager, Abdelkader Lallali, son homme de main, et Hicham Lazaâr, son directeur artistique et homme de confiance. Dans un premier temps, les charges retenues contre Cheb Mami allaient de l'enlèvement et séquestration, aux violences commises en réunion avec préméditation sur une personne vulnérable, en passant par les menaces. Des faits disqualifiés par le réquisitoire définitif du procureur de la République de Bobigny, en ce sens où seule la complicité a été requise s'agissant du prétendu enlèvement et de l'administration de substance nuisible, selon son avocat Me Lasbeur. Cheb Mami, s'il est reconnu coupable des faits qu'ils lui sont reprochés, risque une peine d'emprisonnement de cinq ans et 75 000 euros d'amende.