Le crédit à la consommation peut être un levier pour booster la croissance de l'économie. De plus en plus de ménages ont recours au crédit à la consommation pour financer leurs dépenses soit pour l'achat d'une voiture, soit pour des biens immobiliers ou bien même pour des équipements tels que l'électroménager et l'outil informatique. Selon le délégué général de l'Abef (Association des banques et établissements financiers), «sur les 250 milliards de dinars de crédits destinés aux ménages, près de la moitié sont des prêts pour l'acquisition d'immobilier. Le montant dépasse les 110 milliards de dinars, soit un taux équivalent à 60% destinés à ce genre de crédits» a indiqué Abderrahmane Benkhelfa, hier, lors de son passage à l'émission L'invité de la rédaction de la Chaîne III. Ainsi, les Algériens sont devenus de grands adeptes du crédit bancaire. Cependant, nos institutions financières ont-elles les moyens de se prémunir des créances excessives tels les outils de traçabilité qui permettraient une évaluation appropriée de la solvabilité de l'emprunteur? Des leçons ont-elles été tirées des évènements précédents qui ont conduit à une crise financière internationale? Pour le délégué général de l'Abef, des mesures prudentielles de maîtrise de risque ont été adoptées. Pour éviter un surendettement des ménages, il a été prévu un engagement écrit par les emprunteurs que leurs crédits ne dépasseraient pas les 35% de leurs revenus et que ces derniers leur permettent de rembourser le crédit contracté. D'ailleurs, pour appuyer ses propos, il révèlera la mise en place, l'année prochaine, d'une centrale à risque au niveau de la Banque d'Algérie pour prévenir les surendettements. «Cette centrale permettrait de transcrire un numéro unique pour chaque emprunteur dont le but est de repérer les engagements et le niveau qui reste à payer.» L'invité de la Radio a toutefois estimé que le crédit à la consommation peut être un levier pour booster la croissance de l'économie. Et d'ajouter que le crédit immobilier permet de maintenir l'industrie de l'immobilier et de créer par la même occasion des milliers d'emplois dans le secteur du BTP. En somme, pour le délégué général de l'Abef, l'achat à crédit doit être accompagné d'une gestion du risque de la part des banques. Mais il incombe d'abord aux ménages de prendre leurs responsabilités.