L'équipe médicale ne néglige aucun cas. L'erreur peut être fatale, nous confient les médecins sur place. 12h45: un avion en provenance d'Egypte atterrit sur la piste de l'aéroport international d'Alger. L'alerte est maximale. Cette destination est considérée comme à risque au vu de nombreux cas de virus A/HINI enregistrés par les autorités égyptiennes. Les passagers se dirigent vers les postes de contrôle des frontières, le Dr Kissi, accompagné d'une équipe médicale composée de cinq médecins franchissent les postes de police munis de prospectus où l'on explique comment s'attrape le virus et quelle réaction doit-on avoir si le cas est confirmé. Ce document sera distribué à chacun des passagers, lesquels ne sont pas toujours coopératifs. «Ce n'est pas la peine de m'expliquer les choses. Je sais que je n'ai pas le virus», lance Ahmed, de nationalité égyptienne. Le Pr Kissi ne lâche pas prise, avec un ton diplomatique invite le passager à l'écouter: «Oui, je sais que vous n'êtes pas malade mais vous devez quand même tenir compte des précautions mentionnées dans ce document.» Ahmed prend le prospectus sans grande conviction. C'est malheureusement le cas de beaucoup de voyageurs. Le vol d'Air Algérie n'a pas révélé tous ses secrets. Un membre de l'équipage signale un cas suspect: «Un passager égyptien n'a pas cessé de vomir tout au long du vol», explique-t-il à la cellule médicale de surveillance installée à quelques encablure du poste des frontières. Le risque est pris au sérieux. Le passager est mis en quarantaine non sans peine. Ce dernier refuse de passer la visite prétextant une affaire de bagage: là aussi M.Kassi est intransigeant: «On vous prendra cinq minutes de votre temps vous récupérerez votre bagage après.» Une intoxication alimentaire: c'est le premier diagnostic fait par les médecins. Le ressortissant égyptien n'a pas supporté les repas distribués au niveau de l'avion. Ou peut-être traîne-t-il cette intoxication depuis l'Egypte. Mais précaution oblige. On prend quand même ses coordonnées. «Ce cas devait être pris en charge par le Samu et non par la cellule médicale du HINI, mais "maâlich" (ce n'est pas grave) la conjoncture impose la mobilisation de tout le monde.» Salah, c'est l'un des dernier passagers du vol. Il se dirige vers nous, nous prenant pour un médecin: «J'aimerais dénoncer un cas. Mais s'il vous plaît ne lui dites pas que c'est moi qui vous a informé», nous a-t-il confié. Le cas auquel il fait allusion est celui, encore une fois, d'un jeune Egyptien qui a la trentaine. «Vous savez, il n'a pas arrêté de tousser pendant tout le vol. Je suis sûr à 100% qu'il a le virus.» Le deuxième cas suspect passe au contrôle médical et là aussi le résultat est négatif. Mais Salah a toujours des doutes. «Comment dois-je faire maintenant? Je peux rentrer tranquillement chez moi? Vous savez, j'ai deux enfants et une femme enceinte à la maison.» Ce dernier est rassuré. Il quitte l'aéroport en souhaitant tout le bien pour l'Algérie. «Une victoire même contre l'Egypte nous confortera largement», lance un responsable de la sécurité. Les caméras thermiques se font désirer «Nous ne négligeons aucun cas, tout le monde passe au contrôle. L'erreur peut être fatale.» Déjà deux cas en Algérie, un troisième est suspect. Depuis l'annonce de ces cas, le dispositif a été soutenu au niveau de l'aéroport international. Le Dr Adjourid Tayeb nous informe que les équipes médicales ont été renforcées. Ils sont 10 médecins à assurer la brigade au lieu de 7. Le nombre est suffisant, rassurent-ils. Mais certains d'entre eux n'ont pas manqué d'attirer notre attention sur l'épuisement éprouvé pas le staff médical. «On travaille 24h sur 24 et parfois plusieurs journée successif. Ce n'est pas une mission facile», nous confie l'un d'eux..Les médecin dans leur majorité exerce dans des polyclinique, ne perçoivent aucune prime pour cette mission. «Vous savez, en Algérie ce n'est pas la médecine qui est gratuite mais c'est le médecin qu'il est gratuit.» Les Caméras thermiques, même si elle ne sont pas indispensable, souligne le Dr Lazib sera d'un grand appuie pour nous. Du hall 1 au hall 2, ici la pression est plus tangible.13:45: le vol très attendu par les amateur du foot, soigneusement appréhendé par les médecins arrive de Paris. A son bord l'équipe nationale du Foot, mais aussi d'éventuel «suspect» sachant que la France a annoncé 7 cas. «Hamdoulilah salamat» nous affirme un médecin sur place. «il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Il n' y a rien à signaler sur cette destination» ni sur celle de Pekin qui est arrivé pratiquement au même moment. Il faut savoir que le nombre de cas de grippe porcine a plus que quadruplé en Chine en douze jours pour atteindre 414. cela inquiète bien évidemment les médecin mais les voyageurs aussi. «J'étais contraint de raccourcire mon séjour à Pekin à cause de l'ampleur prise par la pandémie.» souligne Aymen homme d'affaire algérien. Au niveau de l'aéroport, les différentes services, police des frontière, équipe médicale services de douanes, travaillent en étroite collaboration. Un responsable de la sécurité vient s'interrogé auprès de la cellule sur le cas d'une Tunisienne, conduite au cabinet le matin. Lazib le rasure: «Ce n'est pas un cas suspect, elle avait juste une fracture au niveau de la chevilles. La police des frontière signale à l‘équipe médicale tous les passager qui ont transité sur des destinations à risque même s'il ne porte aucun symptôme du virus». Ces destinations sont Francfort, Casa, Milan etc. Au niveau de l'aéroport, l'on remarquera que seul les équipes en contacte directe avec les passager qui portent des masques. La mission de l'équipes médicale détaché à l'aéroport risque de durer encore long temps. «nous sommes ici au minimum pour deux ans», affirme un médecin. L'automne est sur les porte e le risque se multiplie durant cette saison.