C'est officiel, le festival sera maintenu et se tiendra du 23 au 30 juillet. «Je ne cache rien à coups de maquillage. Que nos frères arabes admettent que nous venons de sortir d'une longue crise et que parmi nos défis figure la reconstruction du cinéma en se mobilisant davantage autour du projet», dixit Hamraoui Habib Chawki qui est longuement revenu sur la rétrospective et l'avenir du Festival international du film arabe. Contre toute attente, le président de la désormais, Rencontre annuelle d'Oran, a signé une entrée coupant net l'herbe sous les pieds des calculateurs. «Le festival du cinéma arabe est définitivement domicilié à Oran malgré mon départ de l'Entv»... Conscient du peu de moyens matériels existants notamment des salles de cinéma et leur état, le président du Festival du film arabe, dans sa première sortie médiatique, tenue hier matin à Oran, s'est engagé au nom de l'Algérie à ce que les comités de jury aient toute la latitude d'évaluer tous les films en lice à l'occasion de la 3e édition de ce festival qui se tiendra cette année du 23 au 30 juillet prochains. «Nous ne mettrons jamais l'Algérie à un quelconque niveau ou une quelconque situation soit-elle, l'Algérie s'engage vis-à-vis de nos frères arabes à ce qu'il n'y ait aucune pression, aussi matérielle ou sentimentale soit-elle...et que les membres du jury, qui sont les premiers responsables des résultats du concours, sont libres et indépendants dans leur décision finale.» Des réponses en série quant aux détracteurs du festival faisant état d'une présumée ingérence ou influence des cadres du festival sur les membres du jury. Par ailleurs, le président du festival a éclairci plusieurs zones d'ombre qui ont, dans un passé récent, constitué les sujets dominants des critiques les plus acerbes. Sur sa lancée, l'orateur est revenu, sur le grave dérapage qui a eu lieu, à l'issue de la précédente édition lorsque les résultats du festival ont été communiqués avant l'heure par la presse égyptienne devançant ainsi la presse algérienne. «Je donnerai des instructions nécessaires pour éviter que les résultats ne soient dévoilés avant l'heure fixée mais je ne peux pas garantir les faiblesses d'un quelconque membre du jury devant ses amis journalistes...» a-t-il ajouté. Pour revenir à la 3e édition, la programmation de celle-ci est décalée pour la fin du mois prochain, par «respect» aux autres festivités programmées particulièrement le 2e Festival panafricain, a expliqué Hamraoui Habib Chawki ajoutant que l'édition de 2010 reviendra à son cours normal, c'est-à-dire du 3 au 8 juillet et ce pour célébrer la fête du recouvrement de la souveraineté nationale et la fête de la jeunesse. L'édition de cette année revêt un caractère spécifique. Elle embrassera, dans ses dimensions, la cause palestinienne. En outre, une soixantaine de films au moins seront projetés dans la wilaya d'Oran, Aïn Temouchent, Sidi Bel Abbès, Mostaganem et probablement Tlemcen. Douze longs métrages sont en compétition pour l'Ahaggar d'Or dont deux Algériens (Mustpha Benboulaïd de Ahmed Rachedi, récemment réalisé et Voyage en Algérie de Abdelkrim Bahloul) et quinze courts métrages se disputeront ce prix de l'Ahaggar Ed Dahabi. Le ténor des planches, le défunt Abdelkader Alloula, sera la première figure à être honorée. Aussi, le réalisateur palestinien Ahmed Mechahraoui et l'actrice égyptienne Yousra feront partie des attributaires des titres de reconnaissance pour leurs longs parcours cinématographiques. Faute de paramètres d'évaluation, le concours de la Plume d'Or (meilleur article journalistique de critique d'art cinématographique) a été reporté pour cette édition. «Le principe est toujours maintenu. Une commission algérienne est mise en place» a annoncé le président du festival. Les moyens financiers continuent à poser un sérieux problème malgré l'enthousiasme de Hamraoui Habib Chawki. «1,5 million de dollars est le budget du festival, mais je suis optimiste quant à rassembler 2 millions de dollars» a-t-il indiqué Faute de canaux de diffusion et de production dignes de ce nom, la question reste éternellement posée au sujet de l'avenir du 7e art à la lumière du Festival d'Oran. «La renaissance du cinéma est tributaire de l'implication de toutes les instituions privées et publiques» a encore une fois affirmé le conférencier ajoutant qu'il est militant du cinéma du plein air.