Le débrayage a duré trois jours. La grève largement suivie des maîtres assistants professeurs et docents au sein des CHU a finalement été suspendue, hier, à minuit à la suite d'une décision prise en commun par les deux syndicats de ces deux corporations et où quelque 90 blouses blanches étaient présentes. Une grève qui aura duré trois jours et qui a aussi bien touché l'activité de soins que celle de l'enseignement; puisque ce débrayage a pris en otage quelque 10 % des étudiants en médecine. Néanmoins, l'on a décidé de remettre les notes aux étudiants afin de les mettre au même niveau «vu que la rentrée n'aura pas lieu» et que le préavis de grève est déjà effectif. Ni examens ni cours donc à la prochaine rentrée prévue pour le 7 septembre. La grève touchera également les soins avec un débrayage probable de cinq jours. Le préavis de grève étant reconduit à l'unanimité, le bureau syndical n'aura donc qu'à organiser des AG d'information au niveau régional. Cette grève de juillet n'aura donc rien apporté aux médecins des chu. A l'assemblée générale tenue hier dans un amphithéâtre du CHU Mustapha, les syndicalistes ont clairement laissé entendre que l'activité complémentaire reste le point nodal étant donné que le ministre de la Santé n'a pas encore répondu à leur revendication en la matière. «Définition de nouvelles modalités d'application de l'activité complémentaire par un engagement ferme.» «Nous devons agir pour sauver notre peau, car nos frères députés nous ont laissé tomber», lançait-on encore dans l'amphi où l'on a pourtant reconnu que le professeur Aberkane a quand même le mérite d'avoir pu concilier la section régionale de l'Ordre des médecins avec la nationale. Un Ordre souvent tourné en dérision puisqu'il n'aurait pas fonctionné depuis 1992. Juste après la tenue de cette AG, les animateurs du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique tenaient un point de presse à leur siège. Le docteur Youcefi, président du Snpssp (Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique) évoquait alors l'épisode de Zéralda qui a vu la restitution au profit des spécialistes d'un établissement de santé publique. Bien que ce dernier, régi par une loi de 1998, ne puisse être qu'un service de santé publique, il suscite encore des résistances de la part des hospitalo-universitaires qui se disent déterminés à défendre le statut des établissements formateurs pour une reconnaissance statutairement consacrée à leur caractère hospitalo-universitaire en demandant l'annulation de toutes les décisions unilatérales et arbitraires. Ce que n'entendent pas de cette oreille les spécialistes qui se disent confortés par la loi d'autant que la nouvelle carte sanitaire et de la population ne répond plus aux schémas classiques. Ils parlent d'un lobby algérois qui ferait frein au changement. Ce dernier veut même porter préjudice à leur accord avec la tutelle intervenu ce 14 mai. Un accord pouvant réhabiliter les praticiens pour le bien-être de la population. Dans tout ce branle-bas de combat et bien que partie prenante du mouvement des professeurs et docents, le Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales, par la voix de son président, le Dr Serir, préfère plutôt prendre ses distances et décider des suites à donner à l'action à l'issue d'une AG des maîtres assistants dont la date sera fixée ultérieurement, par le conseil du syndicat qui se réunira demain au CHU Mustapha. Ce syndicat, qui réclame sa spécificité, attend du ministre de la Santé une action pour ce qui est de l'alignement des maîtres assistants sur les spécialistes de santé concernant la prime d'intéressement. Cette montée au créneau des professeurs, docents et maîtres assistants renferme beaucoup de non-dits et de l'avis des acteurs eux-mêmes, comporte beaucoup de connotations d'intérêts. Beaucoup de révélations en perspective.