Le ministre a, par ailleurs, annoncé la création prochaine d'une grande entreprise de froid ainsi qu'une autre de génie rural. Le dossier relatif au règlement des dettes des agriculteurs et éleveurs est traité actuellement au niveau du ministère des Finances. «Depuis l'annonce de la décision d'effacer les dettes des fellahs par le président de la République, le ministère des Finances est en train de travailler avec les banques concernées», a déclaré, hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa. «L'opération se poursuit», a assuré le ministre qui a toutefois précisé que «la gestion technique des dossiers obéit à certains critères». Il faut noter que les agriculteurs se plaignent du retard accusé dans le règlement de leur dossier. En effet, ils sont plus de 200.000 agriculteurs à bénéficier de cette mesure dont 125.000 dossiers sont recensés auprès de la Badr. L'effacement de la totalité de cette dette devrait coûter un montant de 41 milliards de DA. Par ailleurs, le ministre a abordé les différents volets de développement de son secteur à travers ses différentes filières. Le département de l'Agriculture, dit-il, a mis en branle tous les moyens nécessaires pour renforcer la production agricole. Tout en insistant sur le leasing (location-vente) du matériel agricole qui, selon le ministre, doit devenir une action d'accompagnement pour les agriculteurs, il affirme qu'une réflexion est ouverte actuellement pour moderniser et développer le crédit mutuel rural pour compléter le système de financement bancaire classique. M.Benaïssa a en outre tenu à rappeler les résultats réalisés par le secteur. «Au plan de la politique du renouveau rural, nous avons recentré nos activités et finalisé quatre grands projets concernant notamment la lutte contre la désertification et la protection de 3,5 millions d'hectares de bassins versants», a-t-il expliqué. S'agissant des filières agricoles, le premier responsable du secteur note que la production laitière a connu une hausse de 23% alors que la production oléicole a enregistré une croissance de 87%. Pour ce qui est de la production céréalière, il a affirmé que les données disponibles à ce jour, «augurent» d'une bonne saison, sans toutefois donner de chiffres. «700.000 hectares vont être travaillés l'année prochaine. Nous allons introduire la production des légumes secs et l'aliment de bétail», informe-t-il. Interrogé sur le problème du manque d'engrais rencontré l'année dernière, l'invité de l'émission radiophonique a reconnu qu'il y a eu effectivement une perturbation «mais les choses se sont améliorées. Dès fin août-début septembre prochain, rassure-t-il, les engrais nécessaires seront disponibles au niveau des coopératives». A propos de la problématique des stocks, M.Benaïssa annoncera la création prochainement d'une grande entreprise de froid ainsi qu'une autre de génie rural en plus de la récupération de plus de 250.000 m3 de chambres froides. «Sur papier, ces deux entités sont fonctionnelles, il ne reste qu'à assurer les outils d'intervention et les équipements», fait savoir le ministre. S'agissant des difficultés rencontrées par les agriculteurs pour bénéficier du crédit Rfig, il explique que ce sont les céréaliculteurs qui ont bénéficié le plus de ce dispositif car ils sont organisés au sein des coopératives. Pour le ministre, l'effort doit se faire des deux côtés: les banques doivent s'adapter et les agriculteurs doivent s'organiser. S'exprimant sur le foncier agricole, il souligne la prochaine élaboration d'un texte de loi portant sur le changement du mode d'exploitation de jouissance perpétuelle des terres agricoles en droit de concession. Enfin, le ministre table sur une croissance à deux chiffres.