Il s'agit de combler un manque de documentation récente pour les chercheurs arabes ne maîtrisant pas les autres langues. Le conseil d'administration chargé de la supervision du projet de la banque de données en version arabe sur Internet a été installé hier au Cercle national de l'armée de Beni Messous (Alger), en présence du représentant de la Ligue arabe et des ambassadeurs des pays arabes accrédités en Algérie. Notre pays abritera désormais le siège du conseil d'administration de la nouvelle Fondation relevant de la Ligue arabe appelée communément «Trésor de la langue arabe», organisme chargé du projet de l'Internet arabe. Ce projet consiste en une banque de données sur Internet qui contiendra toute la production littéraire et scientifique, ancienne et actuelle, en langue arabe. Il sera lancé prochainement avec le soutien de 18 pays arabes. Il s'agit, selon le président de l'Académie algérienne de la langue arabe, Abderrahmane Hadj- Salah, de «mettre en place un recueil de données textuelles en arabe qui servira de référence à tout travail de recherche pour les universitaires mais aussi au grand public». Cette banque de données, ajoute l'orateur «est ouverte à tous les volontaires pour enrichissement. Elle consiste en la traduction en langue arabe de toutes les recherches et études récentes effectuées dans différents domaines (science, technologie, sociologie, économie, etc.) parues dans les revues internationales spécialisées afin de les mettre à la disposition du public arabe». Pour M.Hadj-Salah, il est surtout question de combler un manque de documentation récente pour les chercheurs arabes, dont une bonne partie ne maîtrise pas les autres langues, tels le français ou l'anglais. Les diplomates ayant pris part hier à la cérémonie sont invités, chacun selon ses prérogatives, à contribuer à la réussite de ce long travail de traduction qui vise, entre autres, la valorisation de l'arabe comme langue de recherche et des sciences. «A présent 62% des sciences et technologies sur le Net sont en langue anglaise», a indiqué M.Hadj- Salah. L'orateur a affirmé au cours d'un point de presse que la réalisation de cette banque de données arabe ou Internet arabe «était extrêmement difficile vu les exigences en termes d'efforts et de moyens financiers». Aussi, dira-t-il, il a été proposé le principe de la libre participation des entreprises scientifiques et culturelles de chaque pays avec une aide financière étatique. «La gestion de la réalisation de cette entreprise reviendra ensuite dans chaque pays à une commission régionale ou nationale présidée par le responsable local du projet proposé par son gouvernement et nommé par le secrétaire général de la Ligue arabe», a tenu à préciser M.Hadj- Salah. S'agissant des avantages de ce projet, il a affirmé «qu'il permettra aux chercheurs d'obtenir la terminologie voulue en temps réel et dans une liste complète qui couvre tout le domaine conceptuel choisi, et constituera la source crédible de tous types d'informations». Proposé par l'Algérie, le projet de la banque de données arabe a été adopté à l'unanimité par le Conseil ministériel de la Ligue arabe en septembre 2004, puis soumis lors des différents sommets arabes, notamment les sommets de Riadh et de Damas qui avaient recommandé son exécution effective et la désignation de représentants de pays arabes pour sa réalisation.