L'eau est rare dans les pays arabes et la dépendance vis-à-vis de l'extérieur n'est pas faite pour arranger les choses. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, présidera aujourd'hui au Palais des Nations le premier Conseil ministériel arabe de l'eau. Il sera question de l'élaboration d'une stratégie commune de gestion de cette ressource afin d'éviter le stress hydrique et d'atteindre les objectifs de disponibilité de cette ressource. Les Arabes sont aussi préoccupés par les difficultés de gestion de cette ressource avec leurs voisins. Les exemples de proximité avec la Turquie et Israël ou encore de pays africains sont des situations qui posent des problèmes et qui peuvent dégénérer en conflits armés. Le ministre, qui tenait hier au siège de son ministère un point de presse, a souligné que l'Algérie est épargnée par ce genre de problèmes du fait que ses ressources sont situées à 98% à l'intérieur du territoire national. Il reste que le pays partage une nappe phréatique avec la Tunisie et la Libye. Selon le ministre, cette ressource est bien gérée avec des modèles mathématiques établis par un ingénieur de l'Agence nationale des ressources hydriques. Les experts algériens présenteront d'ailleurs cette expérience aujourd'hui en présence de 11 ministres arabes qui participent à la réunion. Les 10 autres pays participants seront représentés par des secrétaires généraux des ministères ou par des ambassadeurs accrédités à Alger. Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, et le président du Conseil mondial de l'eau, Loïk Fauchon, seront également présents. Les pays arabes auront aussi à désigner le bureau exécutif de six membres, qui devra gérer le Conseil. Comme l'Algérie abrite la première réunion de cette nouvelle organisation, il se pourrait très bien qu'elle décroche la présidence du bureau. En plus des 14 points inscrits à l'ordre du jour, les participants auront à discuter le rapport de la Banque mondiale concernant la situation de l'eau et de l'assainissement en Palestine. Ce rapport sera endossé par les ministres afin d'en faire un moyen pour faire valoir leurs points de vus sur cette question. Les experts ont déjà élaboré des rapports qui seront soumis au Conseil. Le suivi des décisions du Sommet économique et social du Koweit en janvier dernier préconisant la mise en place d'une stratégie de sécurité hydrique, est l'un des 14 points importants inscrits à l'ordre du jour, car c'est de là que découleront les autres décisions. Les axes qui seront adoptés pour réaliser cette stratégie sont liés au développement de la recherche scientifique et l'utilisation des nouvelles technologies. Il s'agit aussi de dessalement d'eau de mer, de réutilisation des eaux usées épurées et l'introduction de semences adaptées à la sécheresse.