L'inexistence de campagne de dératisation affecte lourdement les quartiers de la ville qui subissent la persistance envahissante des rongeurs, qui trouvent dans les détritus et autres immondices un lieu de prédilection pour leur prolifération. Les marchés de la ville tiennent, à ce titre, la palme pour le manque de civisme, connaissant l'indifférence avérée des commerçants et des vendeurs de légumes, de poissons et de volailles en particulier, peu enclins à observer un minimum d'hygiène. Pour être édifié, un simple petit tour aux différents marchés de la ville nous renseigne sur les dégâts de ces rongeurs. Les déchets sont carrément jetés à même le sol, créant ainsi des espaces repoussant de saleté. La terre, rendue visqueuse par l'amoncellement discontinu de ces détritus, provoque de fait la prolifération de rongeurs nuisibles à la santé, et défigure le cadre environnemental. Plusieurs quartiers périphériques n'ont pas, eux aussi, été épargnés par les rongeurs qui pullulent également dans les cités. “C'est inouï, raconte ce citoyen de la cité de l'Usto, on a vu des rongeurs immenses pourchasser des chats. À présent, nos enfants ont peur de jouer dehors de crainte d'être mordus par les rats”. Les cas de morsures sont fréquents et des enfants ont fait les frais d'une politique de dératisation inexistante. En effet, certains immeubles, dont les caves demeurent inondées à longueur d'année, sont devenues le lieu de prolifération de ces dangereux rongeurs. “On voit des rats attaquer des petits enfants. Nous avons essayé de les exterminer mais ils reviennent toujours en grand nombre. Ils sont peut-être des milliers”, s'insurgent les habitants de la cité Perret. À cause du laxisme des services communaux, les cités continueront à constituer, de ce fait, un foyer de germes par excellence et un vecteur approprié pour la multiplication de ces rongeurs hautement dangereux. Les services de la municipalité, concernée en premier lieu par le phénomène, se renvoient la balle, mettant sur le dos du citoyen “son peu de sérieux”. “Avant, les services de dératisation relevant de la mairie organisaient, à l'approche de l'été, de grandes campagnes de dératisation, mais depuis plus de dix ans, plus rien n'a été entrepris”, se plaignent les habitants de la cité Lescure. Sur un autre registre, il va sans dire que les comités de quartier semblent se complaire dans l'attentisme, préférant sans doute se démarquer du jeu en renvoyant dos à dos les services de la commune et l'Opgi d'Oran. Mais il s'agit plus d'une problématique que de disposition en moyens humain et matériel. Dans cet ordre d'idées, la carence constatée par exemple au niveau des marchés de la ville se répercute, inéluctablement et de façon négative, sur le décor de la cité. À titre d'exemple, le “marché” de l'Usto n'échappe pas à la règle et pousse même la désobligeance jusqu'à créer des situations frisant l'irréel. Cette rue, située au cœur même de la cité des 1500-Logements, prise d'assaut par les revendeurs dès les premières heures de la journée, se transforme, l'après-midi, en une authentique foire aux ordures et de promenade pour rats. “Lorsque les rongeurs et les chats ne se font pas la bagarre, ils “mangent” ensemble. À croire que même nos félins sont corrompus !”, lâche, excédé, un pharmacien du coin. Beaucoup de riverains pensent que les services communaux gagneraient à protéger le cadre de cette artère en l'interdisant aux revendeurs “qui vendent n'importe quoi et n'importe comment”. Car, sans un concours coordonné et une sensibilisation responsable de tous au respect de la ville, les rongeurs auront de bons jours devant eux et continueront à proliférer. B. G.