Les habitants de la cité des 32-logements, pour la plupart, des professeurs d'enseignement secondaire, sont dans tous leurs états. Une inquiétude, voire, dans certains cas, une véritable psychose hante les foyers des rez-de-chaussée et premier étage, du fait de la prolifération de rats et autres rongeurs nuisibles (souris, gerboises, surmulots) dont les lieux sont infestés. L'un de ces habitants a réussi à attraper quinze rats en quelques jours, un autre cinq, le troisième trois. La prise de ce dernier aurait, sans doute, été plus fructueuse si la souricière posée sous son balcon n'avait pas disparu. Dans les appartements, ils sont plusieurs locataires à avoir été surpris par la visite d'une ou plusieurs souris, en pleine nuit, spécialement. Des cris poussés par les femmes suivis d'une agitation bruyante sont, généralement, pour les voisins, le signe de la rencontre fortuite avec un rongeur. Une mère de famille a avoué ne plus avoir le courage d'entrer au balcon et se garde bien de laisser entrouvertes les portes et fenêtres donnant sur l'extérieur. C'est que les produits raticides et autres ratières et souricières ne sont pas venus à bout de l'invasion des rongeurs de la cité. Ces derniers prolifèrent dans les vides sanitaires ainsi qu'à l'air libre, autour des deux bâtiments, principalement aux abords d'un dépotoir où, selon une locataire, deux chats auraient récemment pris la fuite à la vue d'une colonie de rats. L'APC a procédé à l'éclairage de la cité, a mis à la disposition des résidents un vide-ordures métallique confectionné par l'un de ses services communaux (et dont elle a pourvu d'autres cités) et veille au ramassage régulier des ordures ménagères. Pour le confort des habitants, le goudronnage des lieux serait programmé mais le volet dératisation n'est, pour le moment, pas à l'ordre du jour. Le bureau d'hygiène communal aurait signalé le problème qui nécessite l'intervention d'une entreprise spécialisée dans l'extermination des rats. Une opération qui pourrait s'avérer coûteuse si elle venait à se concrétiser. Outre le nettoiement de la cité, l'assainissement des caves devient impératif, ce fléau générant un problème de santé publique avec des répercussions qui pourraient devenir insurmontables. Le service des urgences d'El-Affroun a déjà eu à traiter des cas de leptospirose pouvant être mortelles, à l'instar de la peste ou la leishmaniose transmises, elles aussi, par les rats et répandues souvent par contact avec l'urine et les déjections des rongeurs. Il y a quelques années, l'APC avait mis en place, dans le cadre d'une opération de dératisation, un plan d'attaque qui s'était avéré très efficace dans les cités infestées de rongeurs, à l'image de celle des 300-Logements. Individuellement, les habitants des 32-Logements ne pourront pas venir à bout de ce fléau qui prend des proportions alarmantes à mesure que le temps passe. Ils attendent des services compétents son éradication car l'extermination doit se faire de l'extérieur vers l'intérieur de manière coordonnée, massive et professionnelle. Il faut savoir que cette invasion de rongeurs n'est pas le seul fait de cette cité. Le phénomène se généralise avec la multiplication de dépôts anarchiques d'ordures quand celles-ci ne sont pas carrément déversées du haut d'un balcon. Triste constat ! Un problème d'hygiène publique, un problème de civisme, avant tout. F. Seman