C'est après quatre longues années de bataille juridique que Sophie Scharbook, 7 ans, a retrouvé son père, Jacques Scharbook, le 1er juillet, à Marseille. «La guerre ne fait que commencer.» C'est en ces propos que Abdelkrim Bennekrouf, l'oncle de Sophie Scharbook, a promis de la récupérer. Pour ce faire, la famille de la petite Sophie a décidé de frapper à toutes les portes. L'une d'elles est celle de la Commission nationale consultative de promotion et protection des droits de l'homme, dont le président, Farouk Ksentini, était hier à la réunion co-organisée par le quotidien arabophone Ech Chourouk et Sami El Hadj, ancien détenu de Guantanamo à la Maison de la presse de Kouba. Et ils n'ont pas hésité à se déplacer jusque-là. «On veut faire un travail de coordination, coordonner nos efforts avec des associations algériennes et françaises et faire notre possible pour la ramener», a déclaré Abdelkrim Bennekrouf en marge de cette réunion. Et d'ajouter: «C'est une fille qui est appelée à devenir mère et la mère c'est la nation (...) on a donné notre fille et notre nation à la France (...) on l'a dépouillée de sa nationalité et de sa religion», a-t-il dit révolté. Et il y avait de quoi l'être selon lui, depuis que la famille a appris par le biais des médias que la petite Sophie a été baptisée le 5 juillet dans une église de la capitale française, selon M.Bennekrouf, «ça a été un choc pour nous de lire ça», a-t-il déclaré.La pilule est encore plus difficile à avaler pour M.Bennekrouf, car, selon lui, Jacques Scharbook a «dupé l'Algérie et surtout les musulmans lorsqu'il s'est soi-disant converti à l'Islam». C'est après quatre longues années de bataille juridique que Sophie Scharbook, 7 ans, a retrouvé son père, Jacques Scharbook, le 1er juillet à Marseille. L'enfant, de nationalité française, était arrivée en France mardi après-midi par un vol en provenance d'Alger, accompagnée par le consul général de France, Francis Heude. Sophie n'était plus sous la garde de sa grand-mère, depuis le 15 mars dernier à l'issue d'un assaut au domicile de cette dernière. Elle a ensuite été envoyée dans un établissement spécialisé à Alger. Durant les trois mois qu'elle a passés dans ce centre, Jacques Scharbook n'avait pu lui rendre visite. Désespéré, il a fait appel au chef de l'Etat français, afin qu'il intervienne dans ce dossier hautement sensible. C'est au terme de plusieurs discussions que le ministère des Affaires étrangères a annoncé que Sophie sera remise aux autorités françaises «avant la fin du mois de juin», chose qui a été faite. L'assistante sociale qui s'était occupée de Sophie à Alger, a fait le déplacement avec elle à Marseille afin que la transition s'effectue en douceur. La fillette a d'abord séjourné à l'hôtel durant quelques jours où son père lui rendait visite chaque jour, puis elle est partie vivre définitivement avec lui.