Un témoignage en dément un autre et l'affaire de l'assassinat des moines de Tibhirine continue à provoquer des soubresauts. Après les témoignages des hauts responsables français, Alain Juppé, ancien Premier ministre et De Charrette, ministre français des Affaires étrangères, qui ont affirmé que les moines ont été bel et bien assassinés par le GIA, un autre témoignage vient s'ajouter qui, sans doute, met Paris dans l'embarras. Il s'agit de l'ancien chef du Groupe islamique armé (GIA), Abdelhak Layada. «Les assassinats ont été commis par Djamel Zitouni (alors chef du GIA), à la suite des tergiversations du renseignement français», a-t-il déclaré à notre confrère arabophone El Khabar. Expliquant les raisons de cette exécutions, la même source affirme que les éléments du GIA avaient décidé d'exécuter les moines à la suite de la double trahison de services et politiques français. Les «services secrets français ont doublé les autorités algériennes et traité directement avec les ravisseurs». Il a estimé que les services secrets français avaient commis «une grande trahison» car ils «n'ont pas informé les autorités algériennes quant à leurs négociations avec le GIA pour la libération des militants islamistes emprisonnés». A noter que Abdelhak Layada figure à la tête de ces détenus. Ne s'arrêtant pas là, l'ancien chef du GIA corrige l'ancien attaché militaire à l'ambassade de France à Alger qui cherche à imputer l‘assassinat des moines à une bavure algérienne. «La deuxième trahison est le non-respect par les Français de l'accord conclu avec le GIA pour la libération des moines. L'attaché militaire à l'ambassade de France à Alger (...) qui a donné son accord préliminaire pour ma libération n'a été en fait engagé que pour espionner le GIA», a-t-il accusé encore. Et de conclure: «C'est pour cette raison que le GIA a décidé d'achever les sept moines.»