La présidente démocrate de la Chambre des représentants américains Nancy Pelosi, troisième personnalité politique aux Etats-Unis, a rencontré mercredi à Damas le président syrien Bachar al-Assad, malgré les critiques de la Maison Blanche. Mme Pelosi, arrivée mardi à Damas accompagnée d'une délégation de plusieurs parlementaires, a entamé ses entretiens mercredi en rencontrant séparément le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem et le vice-président Farouk Al-Chareh, selon l'ambassade des Etats-Unis à Damas. "Les relations américano-syriennes et les questions régionales" doivent être au menu des entretiens, selon l'agence officielle Sana. Adversaire du président Bush notamment sur le dossier de la guerre en Irak, elle est passée outre aux récriminations de l'administration américaine qui boycotte Damas depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005 à Beyrouth. Mardi, le président Bush a pour la première fois, critiqué personnellement cette visite, estimant qu'elle envoyait des "messages contradictoires" qui minaient les efforts pour isoler le président Bachar al-Assad. "Nous avons dit clairement aux hauts responsables, qu'ils soient républicains ou démocrates, qu'aller en Syrie envoyait des messages contradictoires dans la région, et bien sûr au président Assad", a-t-il déclaré. Les Etats-Unis ont retiré leur ambassadeur en Syrie quelques jours après l'assassinat de Rafic Hariri pour lequel des responsables syriens ont été mis en cause dans des rapports d'enquête de l'Onu. La Syrie a toujours démenti toute implication. De plus, Washington accuse Damas de déstabiliser le Liban, mais aussi l'Irak en laissant des insurgés pénétrer dans ce pays à partir de son territoire.