Certains, tellement effrayés par les conséquences d'une telle disposition sur ce secteur d'activité, préfèrent relativiser et s'accrocher à l'idée qu'il ne s'agit que d'une rumeur. Sera-t-elle ou pas appliquée? C'est la question que se posent la plupart des concessionnaires automobile depuis la révélation de la décision du gouvernement de doubler la taxe sur l'achat de véhicules neufs. En effet, depuis que L'Expression a dévoilé sur la base des révélations d'une source proche du dossier qu'une nouvelle taxe automobile est prévue dans la loi de finance complémentaire de l'exercice en cours avec une hausse de 100% par rapport à ce qui a été décidé l'année précédente les concessionnaires automobile ne savent plus à quoi s'en tenir. D'autant plus que le suspense a été maintenu jusqu'à présent autour de cette question et le restera jusqu'à la signature de la loi de finance complémentaire et de sa publication dans le Journal Officiel. En attendant, les spéculations vont bon train, ce qui a poussé certains concessionnaires à adopter des mesures pour le moins directes et radicales avant l'officialisation et l'application de cette décision, craignant qu'elle ne constitue un frein de plus et de taille aux ventes de véhicules. En effet, ces derniers n'ont pas hésité à mobiliser tous leurs agents commerciaux et leurs lignes téléphoniques pour faire un maximum de ventes et surtout de chiffre d'affaire durant le peu de temps qui reste devant eux. C'est ce qu'a indiqué à L'Expression, un des nombreux concessionnaires automobiles installés en Algérie. «Il y a des commerciaux qui appellent les clients pour leur parler de nos offres et surtout leur dire de profiter et d'acheter des véhicules avant l'application de la taxe», a-t-on indiqué. Et ils ont toutes les raisons de vouloir accélérer les choses puisque dès que cette taxe entrera en vigueur chaque acquéreur d'un véhicule neuf devra s'acquitter, en vertu de ce projet qui fera l'objet d'une ordonnance signée par le chef de l'Etat, d'une taxe variant entre 100.000 et 300.000 dinars, soit le double de la taxe actuelle qui varie entre 50.000 et 150.000 dinars. Toujours dans le même cadre, le gouvernement a décidé d'imposer la même taxe sur l'acquisition de véhicules poids lourd, selon la même source citée plus haut. Ainsi, les camions et les bus seront soumis à des taxes allant jusqu'à 500.000 dinars. D'autres, tellement effrayés par les conséquences d'une telle disposition sur ce secteur d'activité, préfèrent relativiser et s'accrocher à l'idée qu'il ne s'agit que d'une rumeur. «On ne peut rien dire tant qu'il n'y a rien d'officiel; tant que rien n'a été publié, ça ne constitue qu'une rumeur», a indiqué un autre concessionnaire. Rumeur ou pas, cette taxe est déjà impopulaire comme celle qui l'a précédée puisqu'elle touchera directement le porte-monnaie du simple citoyen et par là même celui des concessionnaires automobile. L'année dernière, cette taxe automobile a suscité de vives réactions chez les concessionnaires, les citoyens ainsi que les élus du peuple. D'abord, les concessionnaires, unis par leur association (Ac2a), ont exprimé leur regret de ne pas avoir été impliqués dans l'élaboration de ces nouvelles mesures. Ensuite, ce fut au tour des citoyens de soulever un tollé de protestation vis-à-vis de cette taxe. Alors que les parlementaires ont de leur côté mené plusieurs discussions pour imposer en vain une révision du taux de cette taxe puisque toutes les propositions ont été rejetées par le gouvernement.