«Je n'ai jamais été informé de l'existence d'une note de l'attaché militaire de l'ambassade de France à Alger concernant le sort des moines», a déclaré hier, Charles Millon, ministre français de la Défense à l'époque du massacre des moines de Tibhirine en Algérie. Le dossier des sept moines français de Tibhirine, tués en 1996, a récemment été relancé par le témoignage du général François Buchwalter, ancien attaché de Défense français à Alger, devant le juge antiterroriste chargé de l'enquête. Selon l'officier, qui dit tenir ses informations d'un militaire algérien qui les tiendrait lui-même de son frère pilote d'hélicoptère dans l'armée algérienne, les moines ont été tués par des tirs d'hélicoptères militaires algériens. L'ancien attaché militaire a indiqué avoir informé dans un rapport les autorités françaises, à savoir le chef d'état-major des armées et l'ambassadeur. Millon a répondu hier qu'«(il) ne connaissait pas le général Buchwalter». «S'il a fait un rapport, il n'est jamais remonté jusqu'à moi. (...) On ne m'a jamais parlé d'une "bavure" de l'armée algérienne et je ne comprends pas bien pourquoi cette affaire ressort maintenant», poursuit M.Millon. Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a assuré que les recherches par les services du ministère d'une note de l'ex-attaché de défense à Alger n'avaient pour l'instant rien donné.