Un médecin résident au CHU d'Ibn Rochd de Annaba a été sauvagement agressé mardi aux environs de 18h par deux frères qui lui reprochaient le décès de leur mère au pavillon des urgences. Evacuée en urgence, la mère a été victime d'une hémorragie. Ne pouvant admettre la mort de leur mère, les deux fils ont accusé le médecin de négligence et de non-assistance à personne en danger. Pour rappel, mardi, les services d'urgence du CHU Ibn Rochd étaient débordés en raison des pics de chaleur enregistrés ce jour. L'infortuné médecin recevra plusieurs coups de poing lui causant de graves blessures au visage notamment. Evacué par ses collègues, le médecin recevra à son tour les premiers soins aux urgences de la même structure. A l'issue de cette fâcheuse situation, les médecins résidents, soutenus par l'ensemble des médecins traitants de l'hôpital, ont observé un sit-in devant le pavillon des urgences en signe de protestation contre l'insécurité en milieu professionnel, notamment dans le service des urgences. «Cette agression n'est pas la première du genre. Ce sit-in de quelques heures se veut une manière d'interpeller les responsables du secteur afin que ce genre de comportements à l'encontre de bon nombre de médecins ne se reproduise», souligne un médecin ayant pris part au sit-in. «Il nous est arrivé d'opérer sous la menace de couteaux et de sabres, la nuit notamment où les victimes de rixes sont accompagnées par les membres de leur gang, et demandent à assister à l'intervention, encore faut-il voir lorsque la victime décède, les accompagnateurs de la victime s'en prennent non seulement à nous, mais ils vandalisent les lieux», soutiendra un médecin interne. Par ailleurs, un rapport a été adressé aux responsables du secteur. Les médecins de garde dénoncent la situation déplorable dans laquelle ils exercent. Ils demandent la sécurisation du pavillon des urgences, faute de quoi ils cesseraient toute activité dans ce service.