Le projet de construction de 20 logements juifs à Jérusalem-Est a provoqué dimanche une nouvelle passe d'armes entre Israël et les Etats-Unis sur la colonisation dans les territoires occupés. «Nous n'acceptons pas que des Juifs n'aient pas le droit de vivre et construire où que ce soit à Jérusalem-Est», a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. «De telles restrictions sont inadmissibles», a-t-il lancé. Jérusalem-Est a été annexée par Israël après son occupation en juin 1967. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. Netanyahu a tenu ces propos après la convocation de l'ambassadeur d'Israël à Washington, Michael Oren, au département d'Etat pour s'expliquer sur ce projet, selon un responsable gouvernemental israélien. L'administration du président Barack Obama exige depuis plusieurs mois un gel total de la colonisation juive pour relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens. Il est «impossible de transiger sur la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem. Cela doit cesser», dit de son côté Saëb Erakat, un des principaux négociateurs palestiniens. «Ici, c'est vide depuis plus de 15 ans», constate pour sa part un vigile arabe qui surveille un imposant corps de bâtiments aux fenêtres obstruées par des lambeaux de nylon, dans le quartier arabe de Cheikh Jarrah. Le terrain prévu pour les 20 logements a été saisi en 1968 par l'Etat d'Israël puis racheté en 1985 par l'homme d'affaires juif américain Irving Moskowitz, bailleur de fonds de l'association nationaliste Ateret Cohanim vouée à la judaïsation de Jérusalem. «Les papiers auxquels se réfèrent les autorités israéliennes sont des faux (...) Ce bâtiment appartenait à la famille du grand mufti de Jérusalem Hadj Amine Al-Husseini», affirme aux journalistes Adnan Al-Husseini, le gouverneur de Jérusalem-Est relevant de l'Autorité palestinienne. Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a pourtant autorisé le projet controversé, à condition que le bâtiment historique en question soit préservé. Jérusalem-Est a été annexée par Israël après son occupation en juin 1967. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale Les Palestiniens entendent y installer la capitale de leur Etat indépendant et Cheikh Jarrah est justement l'un des quartiers arabes les plus prestigieux de ce secteur. Beaucoup de consulats étrangers (France, Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Suède) y sont installés dans de coquettes villas entourées de jardins. «Nous sommes heureux que les Américains veuillent empêcher la poursuite de l'occupation» israélienne, déclare Abou Dabat Wahil, un Palestinien récemment exproprié dans le cadre d'un autre projet de colonisation dans ce quartier. Mais les injonctions de l'administration américaine sur un gel de la construction à Jérusalem-Est ont suscité un tollé de l'ensemble de la classe politique israélienne.