«Les citoyens n'attendent pas de nous uniquement des discours généreux et des positions de principe.» Hier, à l'hôtel Mouflon d'or d'Alger, Ali Benflis, secrétaire général du FLN, a présidé la cérémonie d'installation des responsables des commissions de wilaya chargés de l'établissement des listes des candidats du parti aux élections communales du 10 octobre. La salle de conférence est comble. Il est interdit de fumer. Abderrahmane Belayat s'est ainsi refusé d'exhiber sa pipe. Benflis salue les journalistes. «Les caciques se font de plus en plus rares», remarque un vieux confrère très au fait des affaires de la maison FLN. Avant d'entamer son allocution, Benflis invite les présents à réciter la Fatiha à la mémoire du défunt Mohamed Chérif Messaâdia, décédé le 1er juin dernier. «Plus que jamais, le fait de considérer la commune et la wilaya comme les cellules matricielles de la construction de l'Etat et de la démocratie, s'avère une réalité incontournable», soutient le SG pour signifier l'importance du prochain rendez-vous électoral. La tâche des commissions installées hier, reconnaît Benflis, est «difficile, comme nous avons eu à le constater, car notre parti recèle en son sein des compétences nombreuses». Voilà de quoi vous éviter des crises de «jalousie» internes. Ali Benflis fait du rajeunissement de son parti et de l'importance des jeunes dans la société un leitmotiv: «Ne devons-nous pas accorder à la jeunesse plus d'intérêt et l'écouter avec plus d'attention?». Mais aussi la participation, sinon l'intégration de la femme et des intellectuels sur les listes et dans l'organigramme même. «Le secret de notre réussite résidera, en partie, en notre capacité à faire l'osmose entre les potentialités humaines et créatives que recèle notre base militante et la nécessaire ouverture sur la société dans sa richesse et sa diversité», explique le secrétaire général. Jouant sur les échecs consommés des expériences de gestion locale des partis adverses comme le RND, Benflis martèle: «Aspirer à un mandat électif au niveau local, c'est prendre l'engagement de l'exemplarité, de l'intégrité et de la sacralisation des intérêts de la collectivité». Le temps de la transparence est venu, suggère l'orateur. «Etre élu sous l'emblème du parti du FLN, c'est être comptable de ses actes devant les citoyens.» Benflis répète plusieurs fois son slogan favori: «La démocratie participative.» «Le citoyen n'attend pas de ses élus le règlement miraculeux de ses problèmes, mais il attend et il est en droit d'attendre de l'écoute, de la rigueur et de l'équité dans la gestion des affaires locales», lance le numéro1 du FLN. Après l'élection, «nos candidats qui seront élus s'imposeront le devoir d'informer, d'une manière régulière et périodique, nos concitoyens par l'organisation d'assemblées générales». Et il sera demandé à ces élus de déclarer leur patrimoine, au début et au terme de leur mandat. L'enjeu est, pour Benflis, d'établir «un pacte de confiance». «Les citoyens n'attendent pas de nous uniquement des discours généreux et des positions de principe, ils attendent surtout que nous menions avec eux la bataille de l'amélioration de leurs conditions de vie par des actes con- crets». La campagne électorale du FLN pour les communales devra être inscrite, selon Benflis, «sous le signe de la proximité et du dialogue» et «sous le sceau de la moralisation de la vie publique». Pour le volet organique, le SG du FLN dit assumer «l'héritage de notre parti dans son ensemble, en reconnaissant les échecs et mettant en exergue les réalisations et les succès et ils sont nombreux». La récitatin de la Fatiha à la mémoire de l'ancien secrétaire du secrétariat permanent du hizb le démontre bien. «L'action de ceux qui nous ont précédés sera valorisée et présentée sous son jour le plus favorable», déclare Benflis avec insistance et le terme «valorisé» est en gras dans le discours écrit. Au discours de «rupture», le SG préfère, dit-il, celui de la «continuité» qui, néanmoins, «n'exclut pas les correctifs et les remises en question». Ali Benflis achève son discours en remerciant la presse et en boostant d'encouragements les responsables des commissions des listes pour terminer, notamment, ainsi: «Vive l'Algérie de la citoyenneté et de la liberté!». Amen