La nouvelle de l'ouverture d'une enquête de la gendarmerie devrait contribuer à ramener le calme chez les habitants. Deux gardes communaux ont été passés à tabac hier après-midi par des citoyens du village Baghdad situé à quelque deux kilomètres de la ville de Tadmaït. Ces deux agents de l'ordre ont été surpris en train de mettre le feu à la forêt. Pris en flagrant délit, les villageois les ont spontanément lynchés avant de les emmener au siège de la mairie de la commune de Tadmaït. Souffrant de graves blessures, il aura fallu beaucoup de temps pour que les autorités puissent les faire sortir afin de les acheminer vers l'hôpital. Devant le siège de la mairie, les citoyens regroupés n'ont pas tardé à manifester leur colère. Des émeutes ont alors éclaté aux environs de 22 heures. Les affrontements se déroulent à proximité du siège de la mairie où des renforts de forces anti-émeutes ont été dépêchés sur place, selon des témoins. Les forces de l'ordre ont utilisé des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ces derniers ont riposté en utilisant des projectiles et des pierres. La situation est très tendue. Suite à ces incidents, la gendarmerie nationale a réagi avec beaucoup de promptitude. En effet, les deux gardes communaux, accusés d'avoir volontairement mis le feu dans des champs d'oliviers, seront auditionnés par les éléments de la Gendarmerie nationale dans le cadre d'une enquête ouverte après ces troubles. Ils seront interrogés dès leur sortie d'hôpital où ils ont été admis après avoir été passés à tabac par des citoyens. D'autre part, les deux gardes communaux, qui exercent au sein du détachement implanté sur les monts de Sidi Ali Bounab, ont été suspendus de leurs fonctions. Il s'agit d'une mesure conservatoire en attendant les conclusions de l'enquête. Pour leur part, des citoyens de Tadmaït ont décidé de porter plainte contre les deux mis en cause pour incendie volontaire. Les habitants de cette commune ont, hier dans la soirée, bloqué la RN12 pendant près de deux heures avant l'intervention des forces anti-émeutes. Les émeutes ont duré jusque tard dans la nuit. Le calme est revenu aux environs de 2 heures du matin. Cependant hier dans la matinée, une tension était encore perceptible dans cette localité. Toutefois, la nouvelle de l'ouverture d'une enquête devrait contribuer à ramener le calme, selon des habitants de Tadmaït joints au téléphone. Hier matin, la ville des mille martyrs était calme mais la colère couve encore dans la ville. La suspicion a gagné la population après cet acte vandale de la part de deux agents de l'Etat censés protéger les citoyens et leurs biens. Il y régnait un air d'incompréhension sur les visages et dans les propos de la population. Ils s'interrogent en effet sur les mobiles et les objectifs de cet acte pyromane. L'impatience d'avoir des explications de la part des autorités compétentes est grande de ce côté de la wilaya de Tizi Ouzou. Toutefois, les incidents de ce genre se sont déjà déroulés non loin de là. On se souvient l'été dernier, de violents affrontements ont opposé les citoyens aux forces de l'ordre dans la commune de Aït Yahia Moussa. Les citoyens de cette commune ont vu toutes leurs oliveraies brûlées en quinze jours. Ainsi, les souffrances des populations ne s'arrêtent pas à la canicule qui continue de sévir. Bien au contraire, en plus des coupures d'électricité, des délestages et surtout du manque d'eau potable, les citoyens assistent à des actes venant de gardes communaux qui sont logiquement censés les protéger. Avec la poursuite de ces feux de forêt qui se déclarent dans de nombreuses localités, les citoyens risquent de passer un été des plus chauds. La canicule, accompagnée de pénurie d'eau potable dans plusieurs communes, n'est pas également pour faciliter la vie aux populations.