La porte-parole du PT a très sévèrement jugé les propos du chef de corps d'armée, Mohamed Lamari. La porte-parole du PT, Louisa Hanoune, a animé, hier, une conférence de presse au siège de son parti à l'issue de la réunion de son comité central qui a eu lieu le week-end dernier. Egale à elle-même, usant de termes crus, compréhensibles à tous les Algériens, Louisa Hanoune a dressé un bilan des plus alarmants sur la situation générale qui prévaut dans le pays. «La crise ne s'est pas contentée de s'éterniser, elle tend même à s'aggraver chaque jour un peu plus. L'Algérie est sur le cratère d'un volcan». Le chapitre de la violence, compte tenu de la profusion de l'actualité, s'est taillé la part du lion. «La terrible recrudescence terroriste, jamais égalée même au plus fort de la violence, prouve, de manière irréfutable, que la politique du tout-sécuritaire a lamentablement échoué.» Aussi, la porte-parole du PT persiste-t-elle à dire que «la solution doit être politique, dans un congrès national algérien, auquel seraient conviés tous les acteurs, y compris les dirigeants des corps constitués». Aux yeux de la conférencière, «il s'agit là d'une condition sine qua non pour le rétablissement de la paix civile dans le pays». Cela avant de se montrer «particulièrement désolée» par la tournure prise par le procès Nezzar-Souaïdia. Sans citer nommément ces deux personnes, Louisa Hanoune a indiqué que «de très graves dérapages ont eu lieu récemment à Paris, qui ouvrent la voie à une ingérence directe dans les affaires internes de notre pays». Et d'ajouter ne pas savoir «qui se trouve derrière ce énième complot, sauf que tous les étés, les mêmes scénarios et les mêmes recrudescences terroristes se renouvellent inlassablement». A notre question sur les récentes déclarations du chef de corps d'armée Mohamed Lamari, Louisa Hanoune s'est montrée particulièrement sévère. «Le fait que ce haut responsable indique que Ali Benhadj ne peut pas être libéré pour sa sécurité et établit un lien avec l'assassinat de Abdelkader Hachani constitue un aveu d'échec des dirigeants de l'institution militaire à protéger les citoyens, ce qui nous conforte plus encore dans notre appel à une solution politique». Sur sa lancée, Louisa Hanoune insistera sur «la nécessité de libérer immédiatement et sans condition Ali Benhadj». Elle argumente cette revendication par différentes raisons, à savoir, «le jugement de ce leader politique s'est fait de manière illégale puisqu'il a eu lieu dans un tribunal militaire sans laisser la moindre chance à la défense. Nous demeurons convaincus que ce leader peut contribuer à restaurer la paix civile, ne serait-ce qu'en finissant d'enlever toute couverture politique à ceux qui continuent d'assassiner de pauvres citoyens isolés et sans défense. Cela nous permettra, enfin, de savoir ce que pense cet homme, puisque en douze années de captivité, les gens doivent forcément changer, évoluer. Enfin, l'état de santé de Benhadj, qui se dégrade de jour en jour, nécessite une rapide libération de ce détenu, mais aussi une prise en charge médicale conséquente.»