Les choses n'ont guère évolué depuis les fameux événements de juin 91. Dans sa conférence de presse, animée hier à l'issue de la rencontre des membres du comité central élargie aux responsables de wilaya, Louisa Hanoune est revenue avec force détails sur ce qu'elle a qualifié de «feuilleton de l'été». Pour le PT, «la crise, depuis juin 91 jusqu'à aujourd'hui, est à caractère éminemment économique. Pour preuve, à chaque fois que des privatisations se profilent à l'horizon, on assiste à une recrudescence terroriste, et, depuis l'été 98, à des campagnes de presse et des troubles en Kabylie». Et de souligner que seul son parti, à l'époque, s'était élevé contre la nouvelle loi sur les P et T puisqu'elle est contraire à l'article 17 de la Constitution, revendiquant, au passage, le retour au monopole d'Etat sur la téléphonie, qu'elle soit mobile ou fixe. Refusant catégoriquement de se faire manipuler, et d'être donc un quelconque instrument entre les mains d'un clan ou d'un autre, Louisa Hanoune se demandera: «Pourquoi, précisément, on s'en prend à Orascom alors qu'il existe des centaines d'autres scandales et affaires douteuses que la presse se garde bien d'évoquer.» Pour la porte-parole du PT, «les feuilletons de l'été sont devenus une tradition depuis la fameuse campagne de l'été 98». Aussi, s'est-elle déclarée convaincue que «les enjeux de cette campagne dépassent de loin Orascom puisqu'ils constituent l'expression la plus claire d'une exacerbation sans précédent des conflits existant au sommet de l'Etat». Plus incisive encore, Louisa Hanoune est arrivée jusqu'à établir un lien direct entre cette campagne qui en est, peut-être, à son départ et les privatisations à venir, mais aussi la crise en Kabylie et la recrudescence terroriste qui a endeuillé ces derniers temps une partie non négligeable du territoire national. Le PT, qui refuse ardemment de jeter de l'huile sur le feu, a affirmé n'avoir absolument aucun problème avec aucune institution du pays, à commencer par la présidence de la République. La porte-parole de ce parti a expliqué son absence par un contretemps personnel alors que Bouteflika ne voulait recevoir que les premiers responsables de chaque parti. Contrairement à la rencontre qui avait eu lieu en prévision des législatives et où le PT avait été prévenu du rendez-vous trois jours à l'avance, cette fois-ci il n'a été informé que quelques heures avant sa tenue. Revenant sur cette campagne estivale, Louisa Hanoune a conclu qu'elle n'est que la face émergée d'un immense iceberg avec des enjeux que le simple citoyen, à commencer par les dirigeants du PT, ignore forcément.