Ce retrait intervient juste au moment où s'est ouverte, la veille, l'enquête sur la participation britannique à la guerre en Irak. La Grande-Bretagne a mis fin hier à six ans de présence militaire en Irak, qui avait commencé avec l'invasion conduite en 2003 par les Etats-Unis pour renverser le régime de Saddam Hussein. Selon l'accord signé en 2008 entre Baghdad et Londres, les derniers soldats britanniques, qui étaient au nombre de 46.000 en 2003, ont quitté l'Irak cette semaine, a indiqué hier le porte-parole de l'ambassade de Grande-Bretagne. Cependant, le Parlement irakien n'a pu voter avant de partir en vacances jusqu'au 8 septembre un nouvel accord irako-britannique permettant à un petit contingent de formateurs britanniques de rester afin de former la Marine irakienne. Ces derniers, une centaine au total, sont partis au Koweït jusqu'à l'approbation du Parlement. «Malheureusement, en raison de retards de procédure, le Parlement irakien n'a pas ratifié notre accord. Notre mission actuelle expire le 31 juillet et nous allons replier les formateurs de la Marine royale au Koweït pendant nos discussions avec les autorités», selon un communiqué de l'ambassade à Baghdad. «Nous devons respecter le processus irakien. Nous espérons que le Parlement irakien acceptera et ratifiera l'accord qui permettra une base légale pour l'aide que le gouvernement irakien souhaite le plus rapidement possible», a ajouté le texte. La Grande-Bretagne et l'Irak ont signé début juin un accord permettant aux marins britanniques de la mission d'aide de rester en Irak pendant un an après le retrait complet des troupes britanniques le 31 juillet. La majorité des troupes était basée dans la région méridionale de Bassorah. Ce retrait intervient juste au moment où s'est ouvert la veille l'enquête sur la participation britannique à la guerre en Irak, avec l'annonce que l'ancien Premier ministre Tony Blair, qui avait engagé son pays dans le conflit, sera appelé à témoigner. Durant le mandat de Tony Blair, la Grande-Bretagne s'était montrée un allié indéfectible des Etats-Unis dont les troupes avaient envahi l'Irak en mars 2003. En six ans, 179 soldats britanniques ont été tués dans ce pays. L'enquête sur la participation britannique à la guerre en Irak a été formellement ouverte jeudi. Au cours d'une conférence de presse, le responsable de l'enquête Sir John Chilcot a confirmé que M.Blair, qui avait soutenu la décision de l'ancien président américain George W.Bush d'envahir l'Irak, serait parmi les témoins entendus par la commission d'enquête. M.Chilcot s'est engagé à ce que la commission, dont les conclusions seront publiées au plus tôt fin 2010, n'hésite pas à se montrer critique si besoin est. Lui-même se rendra en Irak et aux Etats-Unis pour y rencontrer des responsables politiques, a-t-il précisé. «L'enquête n'est pas un tribunal et personne n'est en procès. Mais je veux qu'il soit bien clair que la commission ne renoncera pas à son droit de critiquer», a-t-il affirmé. «Si nous découvrons que des erreurs ont été commises, qu'il y a des problèmes qui auraient pu être traités de manière plus appropriée, nous le dirons ouvertement.» Le Premier ministre Gordon Brown avait annoncé en juin l'ouverture de cette enquête «indépendante», pour faire la lumière sur l'une des pages les plus controversées de l'histoire récente du Royaume-Uni.