Les troupes étrangères quittent l'Irak l'une après l'autre. Après l'Australie qui a retiré mardi ses 12 derniers soldats, la Grande- Bretagne a mis hier, 31 juillet 2009, fin à sa présence militaire. Selon l'accord signé en 2008 entre Bagdad et Londres, les derniers soldats britanniques basés essentiellement à Bassorah — 46.000 à l'invasion conduite en mars 2003 par les Etats-Unis pour renverser le régime de Saddam Hussein — ont quitté l'Irak hier. Une centaine pourrait rester sur place pour former pendant un an la marine irakienne si le Parlement irakien, actuellement en vacances, donne son approbation le 8 septembre prochain. Parallèlement à ce retrait, Londres ouvre une enquête sur sa participation à la guerre. Tony Blair, l'allié indéfectible de George W. Bush, qui rêvait d'un renouvellement de la « Grande Alliance » churchillienne de l'été 1941, lors de la signature de la Charte de l'Atlantique, sera appelé à témoigner devant une commission d'enquête mise sur pied par son successeur Gordon Brown sur la période allant de l'été 2001 à juillet 2009. Sir John Chilcot, le président de la commission d'enquête veut éclaircir les conditions de l'implication de la Grande-Bretagne dans ce conflit qui a provoqué la mort de 179 soldats britanniques. « Les gens que nous inviterons à déposer seront ceux que nous jugerons les mieux placés pour fournir l'information dont nous avons besoin pour mener minutieusement notre tâche à bien », déclarait, jeudi, John Chilcot, précisant que « les travaux de la commission seront aussi ouverts que possibles au public pour éviter les accusations de tentative de dissimulation » et que les familles des 179 britanniques tués seront consultées « pour savoir à quels aspects de la guerre elles souhaitaient que les enquêteurs s'attaquent en priorité ». Blair, qui a provoqué par sa décision des manifestations massives de protestation en Grande-Bretagne, la démission de plusieurs ministres, sera-t-il inquiété pour ses faux renseignements sur la présence d'armes de destruction massives dont l'existence n'a jamais été prouvée ? « Cette commission n'est pas une cour de justice. Si nous trouvons que des erreurs ont été faites, si nous trouvons que certains dossiers auraient pu être mieux gérés, nous le dirons, franchement pour que l'on puisse tirer les leçons du passé », explique le président de la commission qui ne pourra rendre ses conclusions que dans un an, soit après les élections législatives prévues en juin prochain. Comme beaucoup de Britanniques réclament déjà des comptes, il y a fort à parier que la note sera coûteuse pour les travaillistes, déjà au plus bas dans les sondages. D'ici le désengagement américain prévu avant 2011, l'Irak réussira-t-il à résoudre ses différends entre chiites, sunnites et kurdes ou plongera-t-il dans la violence ?Face aux sunnites, la majorité des insurgés qui ont recours aux attentats à la bombe à Bagdad devant les mosquées chiites, Nouri al-Maliki qui a été mis au poste de Premier ministre par les Etats-Unis, multiplie les clins d'œil à l'Iran. Pour satisfaire une vieille demande de Téhéran, il a envoyé mardi dernier ses troupes pour « vider » le camp Achraf, la base irakienne des Moudjahidine du Peuple.