Délestages récurrents, hausse des factures d'électricité, congés incontrôlés sont autant de facteurs avancés pour justifier ces fermetures. Sur les 12.000 à 15.000 boulangers environ qui exercent au niveau du territoire national, plus d'un quart ont baissé rideau, a-t-on appris auprès de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (Ugcaa). Contacté par nos soins, le porte-parole de l'Union, El Hadj Tahar Boulenouar, a indiqué que les boulangers ainsi que les pâtissiers ont fermé, soit pour congé annuel, soit par crainte des coupures d'électricité qui grèvent sérieusement le capital de fonctionnement de ces professions qui en ont ras-le-bol des incidences de ces coupures. Après des délestages récurrents, nombre d'entre ces artisans se sont trouvés dans l'obligation de mettre en congé leurs mitrons et fermer purement et simplement leur commerce, ce qui risque de perturber quelque peu la commercialisation du pain avant le début du Ramadhan si cette situation de coupures n'est pas réglée dans l'immédiat. D'aucuns craignent une raréfaction du pain, voire une pénurie. Ils peuvent être rassurés, il n'en sera rien, insiste le syndicat des boulangers qui écarte toute pénurie. Le Syndicat national des boulangers rappelle, pour sa part, par la voix de son président Amar Hantouri, qu'«il n'y a jamais eu de pénurie de pain à Alger pendant le mois sacré de Ramadhan». D'ailleurs, la consommation de pain produit par les quelque 1500 boulangers de la capitale, diminue énormément pendant cette période, souligne Hantouri à L'Expression. Cette affirmation est fort plausible et vérifiable pendant le mois de jeûne. En effet, moult ménages algériens s'adonnent à la confection du pain traditionnel en ville comme en campagne. Certes, l'Algérien sera condamné à consommer plus de viande, blanche ou rouge, plus de légumes et plus de fruits durant cette période Mais à quel coût, sachant que la flambée des prix est à nos portes...Questionné sur le calendrier des congés annuels des boulangers, Hantouri a indiqué qu'«il n'appartient pas au comité de planifier ces périodes mais aux autorités locales, APC ou wilaya.» Pour rappel, le syndicat revendique, entre autres, la baisse de la facture périodique d'électricité qui coûte au maître boulanger, la bagatelle de 10 à 12 millions de centimes. L'attention de l'Union des commerçants et artisans algériens, (Ugcaa) se focalise sur ces problèmes d'énergie électrique qui pénalisent fortement tous les commerces, notamment les bouchers, les boulangers et pâtissiers, les marchands de produits laitiers ou de volailles et autres encore. Le porte-parole de l'Union, Boulenouar, estime avec insistance que «si Sonelgaz venait à émettre un communiqué attestant qu'il n'y aura plus de coupures d'énergie électrique, tous les commerces fermés pour cette raison rouvriront, y compris les boulangeries fermées provisoirement» Les pertes sont en effet trop importantes pour se hasarder à rouvrir sans garantie, ajoute Boulenouar. Il a annoncé, par ailleurs, que «l'Ugcaa va proposer à Sonelgaz d'indemniser les commerçants qui ont subi des pertes importantes suite aux délestages». Un certain nombre d'entre eux sont certes assurés, mais la procédure de remboursement est longue et ardue et limitée dans le temps pour constater les pertes subies séance tenante. Tous ces aléas du métier de boulanger n'ont pas empêché la tenue prochaine d'une exposition sur le pain traditionnel. Cette manifestation sera organisée par la Chambre des métiers et de l'artisanat de la wilaya d'Oran au courant du mois de Ramadhan. Des boulangers de la wilaya animeront cette exposition, la première du genre, qui contribuera certainement à améliorer ce produit de large consommation. Une amélioration de la qualité et de la variété, mais qu'en est-il de la production de la simple baguette de pain? Cette exposition, aussi encourageante soit-elle, ne nous a toutefois pas empêché de nous questionner justement sur la production, la commercialisation et la consommation de cet aliment de base pendant le mois de Ramadhan.