Une marche, pour exiger le départ de la gendarmerie, a été organisée, jeudi, dans cette daïra. Ouadhias, cette daïra au pied du Djurdjura, a marché jeudi pour exiger le départ de la brigade de gendarmerie et la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur. A l'appel de la structure locale du mouvement citoyen, une marche, pour exiger le départ de la gendarmerie, a été organisée, jeudi, aux Ouadhias. Une daïra située à quelque 40 km au sud du chef-lieu de wilaya et qui a payé le tribut du sang, lors du printemps noir. C'est donc, jeudi, vers 10h, que la foule, qui s'était rassemblée au carrefour dit d'Agouni-Gueghrane, s'est ébranlée pour se rendre au monument des martyrs. En passant devant la brigade de la gendarmerie locale, les manifestants ont scandé des slogans hostiles à ce corps et demandent le départ de la brigade. Cependant, aucun geste de violence n'a été enregistré de part et d'autre, même si on sentait que les nerfs étaient tendus. Devant le monument, une prise de parole a eu lieu. Ce sont d'abord les délégués de la région qui, tel celui d'Agouni Gueghrane, a, dans une allocution aussi passionnée que pathétique, demandé «la libération des détenus du mouvement et le départ de la brigade locale». Il a été suivi de celui des Ouadhias qui a abondé dans le même sens, alors que le délégué des Aït Bouaddou n'a pas omis d'évoquer les quatre jeunes tués lors du printemps noir, aux Ouadhias. Pour cet intervenant, «la brigade doit partir puisqu'il y a eu mort d'hommes...». Et de préciser: «Le départ de la brigade est une nécessité, car sa présence est une constante provocation aux yeux de la jeunesse...» Celui de Tizi N'tleta, une commune de la daïra, appelle au resserrement des rangs. Enfin, M.Idir Aït Maâmar, délégué des Ouacifs, devait d'abord revenir sur la plate-forme d'El-Kseur en exigeant sa satisfaction avant de demander, lui aussi, le départ de la gendarmerie puisque «aux Ouadhias, devait-il marteler, quatre jeunes sont tombés sous leurs balles». La foule a ensuite été invitée à honorer les mémoires de tous les martyrs. Après avoir observé une la minute de silence, les manifestants se sont dispersés dans le calme. A noter enfin que, durant deux bonnes heures, de 10 à 12h, Ouadhias, en hommage à ses morts, a été décrétée ville morte.