L'hygiène publique à Béjaïa est devenue une urgence à prendre en charge impérativement. C'est l'été. La ville de Béjaïa reçoit des milliers d'estivants. Ce qui rend la gestion encore plus difficile. Au niveau de la commune, c'est le branle-bas de combat pour faire face à la forte demande notamment en matière d'hygiène. Pour en savoir plus, nous nous sommes rapprochés des responsables de l'APC. En l'absence du chargé de la commission d'hygiène, c'est M Alloua Mouhoubi, chargé des questions financières, qui nous reçoit. En sa qualité de vice-président de la commission des finances, nous l'avons sollicité pour des éclaircissements sur la protestation récente émanant des entreprises privées retenues pour la collecte des ordures ménagères et de la situation générale en la matière. Le point sur la situation d'hygiène au niveau de la commune a été fait lors d'une session extraordinaire tenue le 17 décembre 2008. Au-delà du bilan présenté par la commission d'hygiène, qui a suscité au demeurant, un débat très animé, la commission des finances a été chargée d'examiner les voies et moyens d'une prise en charge financière des surplus de tonnage réclamés par les entreprises de collecte. A ce titre, M Mouhoubi a précisé que, «tout d'abord la commission économique et finances ne peut faire de mea culpa dès lors qu'elle n'a aucune responsabilité dans l'engagement de ces opérations. Par contre, elle a effectivement relevé, lors de la séance du 22 décembre, soit 5 jours après la session de l'assemblée et avant même l'examen d'une quelconque couverture financière, le non-respect du cahier des charges et le non-recours à la concurrence comme cela s'est fait pour les premières opérations, sans évoquer à aucun moment la violation des marchés publics, sachant qu'il s'agit de contrats dont les montants n'atteignent pas les seuils prévus par la réglementation». Les pesées engagées par la commune qui dégagent de grandes différences par rapport au forfait contracté sont à l'origine des réclamations, somme toutes légitimes des entreprises de collecte. Les avenants établis par les entreprises ont été rejetés par la commune. Une situation qui aurait conduit les entreprises à saisir la justice. S'agissant des tonnages en surplus réclamés, M.Mouhoubi reste disposé à fournir toutes les informations à ce sujet. En matière de chiffres notre interlocuteur précise que «le budget 2008 a prévu une enveloppe de 70 millions de dinars pour l'acquisition de bennes tasseuses et non pas 9 millions de dinars; d'autre part, les prévisions de l'exercice 2009 de 60 millions de dinars pour des bennes supplémentaires ainsi qu'un complément de crédits, qui devrait être dégagé dimanche prochain lors de la session ordinaire de l'assemblée, confirme la volonté de l'assemblée d'atteindre les objectifs du schéma directeur en matière de moyens de collecte». Plus loin, notre interlocuteur reconnaît que «les longs délais d'acquisition de ces équipements posent une véritable problématique en matière de passage des marchés publics». Par contre, le fractionnement du budget ainsi que la révision à la hausse évoquée ne peuvent en réalité avoir lieu compte tenu de la rigueur qui caractérise la gestion des finances publiques et la commission économie et finances qui a, entre autres missions, de veiller au strict respect de l'exécution du budget. La collecte et le traitement des déchets ménagers se posent avec acuité à Béjaïa. Au regard de l'importance du gisement produit et des moyens communaux insuffisants, cette situation est du reste incompatible. Ajoutée à la mise en berne de la commission communale chargée précisément des questions d'hygiène, la prise en charge de la question d'hygiène doit être une priorité incontestable notamment en cette période des grandes chaleurs. Sachant tous les risques que cela peut engendrer sur la santé publique, la réaction communale ne peut qu'être salutaire.