C'est le branle-bas de combat au sein des autorités sanitaires et sécuritaires pour déterminer l'origine du mal qui sévit depuis avant-hier parmi les policiers et douaniers du port de Béjaïa. Deux pistes sont pour le moment privilégiées : une intoxication alimentaire ou un virus transmis par un voyageur venu de l'étranger. Après Sidi Bel Abbes, c'est au tour de Béjaïa de connaître des cas de maladie mystérieuse. Jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse, aucune réponse n'était disponible à l'interrogation quant à ce qui s'est passé au port de Béjaïa. Des dizaines de policiers et de douaniers ont été évacués en urgence vers les structures hospitalières de la wilaya sans que l'on sache exactement de quoi il s'agit. Intoxication alimentaire ? Epidémie ? Virus ? C'est le branle- bas de combat au niveau des hôpitaux de Béjaïa et d'Amizour où le personnel s'attelle à prendre en charge le nombre de plus en plus grandissant de malades atteints par ce mal étrange et à effectuer les premières analyses pour tenter de percer le mystère. Même le nombre de personnes affectées n'est pas connu avec exactitude. Si certaines sources parlent d'une centaine de policiers et de douaniers atteints, d'autres avancent le chiffre de 200, voire plus. Tout a commencé avant-hier au niveau des services de la police des frontières du port de Béjaïa quand les premiers policiers commencèrent à ressentir des malaises. Evacués en urgence vers l'hôpital Frantz-Fanon de la ville, tous les policiers atteints ont été hospitalisés. La structure s'est vite avérée exiguë pour prendre en charge le nombre impressionnant de personnes admises. C'est alors que l'hôpital d'Amizour est appelé à la rescousse. L'on parle même de la réquisition de celui d'Aokas, sur la côte est de la wilaya. Les autorités sanitaires et sécuritaires ont pensé dans un premier temps à une intoxication alimentaire. Mais l'apparition de nouveaux cas dans la journée d'hier a quelque peu battu en brèche cette thèse et mis les commissariats et casernes de police au niveau de la wilaya en état d'alerte. Selon les dernières informations disponibles, les malades présentent des rougeurs au niveau de la gorge et souffrent d'étouffement. Epidémie de diphtérie ? Les autorités sanitaires n'excluent pas tout à fait cette hypothèse même si elles préfèrent ne pas se prononcer pour le moment, attendant les résultats des analyses qui devaient être effectuées au niveau de l'Institut Pasteur sur les prélèvements opérés sur les malades. Les médecins n'ont pris aucun risque, d'autant plus que la nature du mal et son origine demeurent inconnues. Ainsi, même si aucun cas n'a été jugé grave, toutes les personnes admises sont gardées en observation pour pouvoir suivre l'évolution de leur état de santé mais surtout pour éviter une éventuelle propagation du virus. On parle même d'un isolement total des malades et d'analyses effectuées auprès de leurs proches. Concernant l'origine du mal, c'est le mystère total et les spéculations vont bon train. Certains avancent l'hypothèse d'un repas avarié préparé au niveau de la caserne de Oued Ghir et d'autres parlent d'un voyageur venu d'un pays étranger et qui aurait contaminé les éléments des forces de sécurité alors qu'il effectuait les formalités de débarquement. Cette dernière thèse semble la plus plausible du fait que des cas sont signalés parmi les éléments de deux corps de sécurité différents. Toujours est-il que les autorités, sanitaires notamment, doivent agir avec célérité et précaution en tirant les leçons de la gestion de la mystérieuse épidémie qui a sévi il y a quelques semaines à Sidi Bel Abbes.