Le produit le plus emblématique ayant subi une envolée de prix est justement la volaille. A quelques jours du Ramadhan, la bourse du citoyen commence à être sérieusement mise à mal. Le consommateur a le choix entre les prix de plusieurs produits alimentaires pour se rendre compte de cette réalité. «Le poulet est devenu cher», entend-on dire. Les citoyens se plaignent ces derniers jours. De 280 dinars, il a atteint le pic des 350 dinars. La viande rouge n'est pas cédée par les bouchers à moins de 800 dinars. Alors on revient toujours à se poser des questions sur le sort des ménages pauvres qui représentent tout de même plus de 10% de la population actuelle. A côté de la viande, le consommateur doit aussi acquérir des légumes frais ou secs ainsi que des pâtes et des fruits. Or, il n'y a pas un seul de ces ingrédients qui n'ait subi une hausse. Et il y a de fortes chances pour que le niveau actuel des prix n'ait aucune commune mesure avec ceux qui seront affichés pendant les dix premiers jours du Ramadhan. Le budget des ménages ne sera pas non plus ménagé à l'approche de l'Aïd el Fitr. Bien sûr, il faut s'attendre à ce que d'autres dépenses soient effectuées pour l'achat d'articles essentiels comme l'habilement et les fournitures scolaires qui nécessitent un bon pactole dans quelques semaines. Mais avant cela, il y a lieu de souligner qu'avec un salaire minimum garanti de 12.000 dinars, le travailleur est loin de pouvoir nourrir correctement sa famille. Même l'Office national des statistiques admet que ce n'est pas avec un tel salaire que le citoyen peut satisfaire ses besoins nutritionnels de 2300 calories par jour. Il faut beaucoup plus d'argent pour cela. Combien exactement? Le chiffre a une portée si sensible qu'il est tenu secret. Le gouvernement ne veut surtout pas focaliser l'attention sur la pauvreté au moment où des annonces de dépenses faramineuses sont répétées à longueur de discours. Dans l'intervalle, la ménagère ne comprend toujours pas pourquoi la pomme de terre est quelquefois cédée à plus de 40 dinars alors qu'elle constitue un ingrédient de base incontournable à tel point qu'elle a été créditée du surnom de légume du pauvre. On est loin des 100 dinars le kilogramme d'il y a quelques mois, mais il n'est pas exclu que son prix ne revisite à nouveau les sommets. La carotte à 50 dinars et la tomate à 70 dinars n'est pas non plus une exception dans la plupart des marchés nationaux et pas non seulement de la capitale. Même la laitue commence à dépasser les 60 dinars. La courgette et l'oignon sont cédés respectivement entre 50 et 30 dinars. Le piment et les concombres quant à eux, affichent 70 et 40 dinars, les betteraves à 50 dinars. Il reste l'ail qui dépasse allègrement les 100 dinars battant ainsi le record des prix. Les fruits, à l'exemple des raisins coûtent 100 dinars et plus. C'est une chance que pendant l'été le prix de la pastèque soit considérablement bas, 20 dinars le kg, ce qui donnera un peu de douceur à la fin des repas. Il faut s'attendre aussi à ce que d'autres aliments comme les oeufs et l'huile soient vendus à des prix plus élevés que ceux qui sont affichés actuellement. En tout cas, l'obligation de remplir, ou d'ailleurs de ne pas remplir le couffin quotidien, ne laisse que peu de chance au travailleur d'épargner afin d'effectuer d'autres achats car la problématique des prix des produits alimentaires ne doit pas cacher le fait que la vie n'est pas faite uniquement que de nourriture, il y a d'autres produits tout aussi nécessaires pour une existence agréable. Mais ceci relèverait plutôt du luxe aux yeux de certains.